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Un accident est un accident de trop

La fatalité est-elle seule responsable d'accidents de travail? Unia Tessin s'interroge

Le 23 juillet dernier, à Mendrisio dans le canton du Tessin, deux ouvriers italiens ont perdu la vie dans l'exercice de leurs activités. Travaillant dans le secteur industriel, le premier, âgé de 56 ans, a été victime d'un chariot élévateur. Le second, 30 ans, s'est tué en chutant de dix mètres sur un chantier. Des drames qui relancent le débat sur la sécurité au travail. La fatalité est-elle la seule responsable de telles tragédies? Met-on vraiment tout en œuvre pour barrer la route aux dangers? La police mène aujourd'hui une enquête pour déterminer dans quelles circonstances se sont produits les accidents à Mendrisio et d'éventuelles responsabilités. Unia Tessin demande de son côté l'organisation d'une table ronde sur la question des accidents au travail en présence de tous les acteurs: entreprises, Suva et autorités politiques. Et pour cause...

Au nom du profit...
Rythmes infernaux, températures caniculaires, concurrence féroce, pression accrue sur les coûts liée à la libre circulation des personnes, non respect de normes sécuritaires sont autant d'éléments qui contribuent à mettre en danger les employés, relève le syndicat. La période des vacances peut aussi être un facteur négatif supplémentaire dans un contexte déjà tendu. «Au Tessin, en raison des vacances, tout est généralement fermé entre le 1er et le 20 août. Souvent, les cadences augmentent pour pouvoir finir les travaux avant ces échéances, la vigilance baisse», note Saverio Lurati, secrétaire régional d'Unia. Dans les zones frontalières, un nouveau problème se pose, lié aux longs trajets qu'effectuent parfois les travailleurs détachés, le recours à la main d'œuvre étrangère intérimaire étant de plus en plus fréquent, et l'ouverture du marché effaçant les distances. «Désormais, celui qui vient de Hambourg ou de Palerme peut être considéré comme un frontalier... Certains entament la semaine après des heures de voyage. Cette fatigue alliée à celle du travail augmente les risques. Mais les frontaliers ne sont pas les seuls menacés. Tous sont concernés.» Dans ce contexte, Unia demande également à la Suva et à l'Inspection du travail tessinoise d'agir en conséquence et de faire davantage de contrôles. La prévention doit aussi être renforcée. «Chaque accident est un accident de trop. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés.»

SM