«Syngenta humilie son personnel»
Alors que le site de Monthey de Syngenta bat des records de production, la direction refuse la pleine compensation du coût de la vie à ses employés. Réaction outrée d’Unia qui n’exclut pas des mesures de luttes
«Syngenta humilie son personnel!» Secrétaire régional d’Unia Valais, Blaise Carron fustige l’attitude de Syngenta qui, en dépit d’une excellente santé financière, a refusé d’octroyer la pleine compensation du coût de la vie à hauteur de 3% à ses employés. «Devant un tel acte de mépris, la commission du personnel fait désormais appel aux syndicats pour la poursuite des négociations. Des rencontres auront lieu prochainement», ajoute-t-il, avant de préciser que six rondes de pourparlers n’ayant abouti à aucun accord, les organisations des travailleurs reprennent le flambeau. «Nous avions déjà connu il y a plusieurs années en arrière un cas de figure semblable.»
Le syndicat est d’autant plus outré par cette situation que la revendication des délégués des salariés est jugée parfaitement dans les cordes de l’entreprise. «Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires de Syngenta a atteint 25,9 milliards de dollars, en progression de 24% par rapport à l’année précédente.» Durant cette même période, l’EBITDA (défini par Syngenta Group comme correspondant aux résultats avant intérêts, impôts, participations minoritaires, dépréciations, amortissements, restructurations et moins-values) a connu une croissance de 30% pour atteindre 4,6 milliards. Quant aux ventes de Syngenta Crop Protection, unité à laquelle est rattaché le site de Monthey, elles ont augmenté de 27% pour s’élever à 12,6 milliards de dollars.
«Malgré un bénéfice très important attendu pour 2022 et d’excellentes perspectives pour 2023, l’entreprise n’a pas été capable de reconnaître l’investissement de ses salariés en leur accordant la compensation intégrale du renchérissement. Et cela alors que l’usine stratégique de Monthey constitue son principal site de production au niveau mondial. Par son attitude de mépris et de paupérisation, la société a choisi d’humilier ses quelque 900 collaboratrices et collaborateurs et a ainsi brisé net l’élan créé lors du renouvellement, cet été, de la Convention collective de travail (CCT)», martèle le syndicaliste, prévenant encore que, si les prochaines négociations entre les parties signataires de la CCT ne sont pas concluantes, l’obligation de respecter la paix du travail deviendrait caduque. «Sans accord, comme le permet la Convention, des mesures de luttes peuvent être envisagées.»