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Primes d’assurance maladie: le Conseil national peut mieux faire!

Le Parti socialiste, auteur de l’initiative d’allègement des primes, et l’USS demandent au Conseil national de revoir sa copie et de proposer un contre-projet qui améliore vraiment la situation de tous les ménages

Cet automne, une nouvelle hausse des primes d’assurance maladie est attendue, menaçant le pouvoir d’achat des ménages, alors qu’elles tiennent déjà une place prépondérante dans leur budget. Pendant que les salaires et les rentes stagnent, les loyers, les charges, l’énergie ou encore la TVA ne cessent d’augmenter, provoquant des situations de plus en plus difficiles pour les familles et les personnes seules, notamment pour celles qui gagnent juste trop pour bénéficier de réductions de primes.

Le Parti socialiste, à travers son initiative populaire fédérale d’allègement des primes, propose de soulager tous les ménages suisses en plafonnant les primes d’assurance maladie à un maximum de 10% du revenu, à travers l’augmentation des réductions de primes. Deux tiers des dépenses seraient pris en charge par la Confédération et le reste par les cantons. Le texte a été rejeté par le Conseil fédéral - principalement pour des désaccords en matière de financement - qui lui a opposé un contre-projet, jugé «minimaliste» et «largement insuffisant» par l’Union syndicale suisse (USS), qui n’aurait que des effets marginaux dans quelques cantons.

Enfin, nouvelle désillusion: une majorité de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) a accepté ledit contre-projet en première lecture, refusant un compromis qui améliorerait substantiellement la situation de la classe moyenne.

Classe moyenne bafouée

Pour bien comprendre, sur les 5,5 milliards de francs versés actuellement par la Confédération aux cantons dans le cadre de la réduction des primes d’assurance, environ 3 milliards sont principalement utilisés pour les bénéficiaires de prestations complémentaires et de l’aide sociale. «Le compromis refusé est pourtant essentiel face à la situation actuelle, à savoir ne pas imputer le montant destiné aux bénéficiaires de prestations complémentaires à la réduction de primes, il aurait permis de doubler le montant destiné aux autres assurés et d’améliorer ainsi durablement la situation de cette part importante de la population, en préservant les aides des autres personnes», expose le PS dans un communiqué de presse.

Une déception partagée par la faîtière syndicale. «Malheureusement, la commission n’a pas su transformer le contre-projet du Conseil fédéral en une proposition vraiment efficace», écrit l’USS, également dans un communiqué de presse. «Pourtant, à voir ses projets en matière fiscale, la majorité de droite du Conseil fédéral et du Parlement semble estimer que la Suisse dispose de marges de manœuvre financières importantes. On ne comprend dès lors pas pourquoi les ménages à faible ou moyen revenu devraient rester écrasés par le poids de primes maladie exorbitantes. Est-il nécessaire de rappeler ici que nous venons de traverser une pandémie historique qui a démontré de manière éclatante la valeur inestimable d’un système de santé de qualité, facilement accessible pour toute la population?»

Geste fort attendu

Une deuxième lecture aura lieu au mois de mai. Le Parti socialiste et l’USS appellent la commission à impérativement saisir cette seconde chance et à changer son fusil d’épaule pour mettre en place de réelles améliorations.

«Le PS suisse attend maintenant de la majorité de droite qu’elle prenne enfin au sérieux le problème de l’augmentation des primes et qu’elle tende la main en vue d’une solution, exprime le PS. Nous sommes ouverts à un grand compromis qui englobe la maîtrise des coûts, mais il faut un geste fort pour la réduction des primes dans le contexte d'inflation.»

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