Le grand nettoyage d’été des établissements a été préservé. Soulagement d’Unia et du personnel
L’affaire a fait du bruit au bout du lac ces dernières semaines: l’Etat avait renoncé au nettoyage d’été des écoles secondaires genevoises. Chaque année, des travailleurs sont en effet engagés durant les vacances estivales pour nettoyer de fond en comble les cycles d’orientation, les collèges, les écoles de commerce, de culture générale et professionnelles. Le nettoyage des écoles primaires est, lui, à la charge des communes. Le Canton entendait cette année économiser le budget de ces «à-fonds» pour les écoles secondaires, soit environ un million de francs. La révélation de cette mesure budgétaire par la Tribune de Genève a provoqué un petit tollé dans la République. Sachant que les comptes ont renoué avec les chiffres noirs et que les conseillers d’Etat demandent à être augmentés de 50000 francs par an, il était particulièrement mal venu d’économiser sur l’hygiène des établissements scolaires.
Autre souci: l’emploi. Les syndicats Unia, Syna et Sit, ainsi que l’association patronale du nettoyage, l’Agens, se sont fendus d’un communiqué commun pour pointer de «lourdes conséquences socioéconomiques» et appeler les autorités à revenir sur cette décision.
Une interpellation urgente, déposée par la députée socialiste Nicole Valiquer Grecuccio, était inscrite à l’ordre du jour du Grand Conseil de jeudi dernier, mais la veille, la Commission des finances se décidait à débloquer le crédit nécessaire à l’Office des bâtiments.
«Nous sommes très, très contents», réagit Camila Aros, secrétaire syndicale d’Unia Genève en charge de la branche nettoyage. «Des dizaines, voire plus de cent salariés, auraient pu perdre leur emploi. Nous ne pouvons que nous féliciter que les autorités aient renoncé à cette mesure budgétaire, qui, une nouvelle fois, touchait les travailleurs précaires et du nettoyage. Ces derniers avaient déjà payé le prix de l’externalisation de l’Etat et ont été en première ligne durant la crise sanitaire.»
«Selon nos sources, poursuit la syndicaliste, le coût de l’application du salaire minimum cantonal pour le nettoyage est justement de l’ordre d’un million de francs pour le Canton. On peut, dès lors, y voir une forme de contournement du salaire minimum. Alors que nous craignions que son introduction pose des problèmes dans le secteur privé, les employeurs, à quelques exceptions près, ont bien joué le jeu. On ne s’attendait pas, par contre, à ce que des tâches sous-traitées par l’Etat soient concernées.»