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Le patron du Soliat condamné

Action devant l'auberge en 2018.
© Thierry Porchet

Après deux actions au Creux-du-Van, Unia avait obtenu en 2018 un accord avec l’employeur sur le versement des arriérés de salaires. La justice a tranché dernièrement sur un autre volet du conflit: le non-respect de la Loi sur le travail.

Le responsable de l’établissement du Creux-du-Van était poursuivi pour infraction à la Loi sur le travail, volet pénal du conflit l’ayant opposé à Unia en 2017 et 2018

Le patron de la ferme-auberge du Soliat a été condamné le 11 mai par le Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers. Il était poursuivi pour diverses infractions à la Loi sur le travail.

En 2017, Unia Neuchâtel avait dénoncé dans cet établissement, sis au cirque du Creux-du-Van, des journées de travail de 16 heures sans respect des pauses ni des jours de repos, une comptabilité des heures de travail ne correspondant pas à la réalité et des licenciements sans délai de congé. Certains travailleurs n’étaient, en outre, pas déclarés, tandis que des ouvriers agricoles étaient employés au restaurant. Défendant sept salariés, le syndicat avait déposé des requêtes aux Prud’hommes, mais ce n’est qu’en juillet 2018, après deux actions coup-de-poing sur place, qu’un accord avait pu être trouvé avec l’employeur. Quelque 65000 francs d’arriérés de salaires avaient été récupérés.

Succès grâce au collectif

«Ce fut un véritable succès pour les travailleurs, qui ont su former un collectif et collaborer avec le syndicat», se félicite Isabel Amian, secrétaire syndicale d'Unia Neuchâtel. Recrutés en ligne, les salariés provenaient des quatre coins de l’Europe et d’Amérique latine. «Ils ne parlaient souvent pas le français et devaient s’endetter pour venir en Suisse. Alors qu’ils avaient espéré une vie meilleure, ils se retrouvaient dans des conditions difficiles. En plus de cette exploitation, ils souffraient du caractère colérique du patron, qui gagnait sur tous les fronts. Situé dans un haut lieu touristique, son restaurant était en effet toujours plein. Certains travailleurs préféraient jeter l’éponge, alors que d’autres étaient licenciés du jour au lendemain, s’endettant encore pour rentrer chez eux. Cette manière de faire est proprement scandaleuse. Mais grâce à son plurilinguisme, son réseau et sa force, le syndicat est parvenu à ce que justice soit faite.»

Faux planning de travail

Justice a aussi été rendue sur le plan pénal. Le patron a été condamné à 30 jours-amende avec sursis et à une amende de 600 francs, à laquelle s’ajoute 2500 francs pour frais de justice. Les faits sanctionnés sont, entre autres, le non-respect de la durée du travail et de repos, le faux planning de travail et l’emploi d’ouvriers agricoles au restaurant, rapporte ArcInfo. «Les amendes prononcées sont peu élevées, mais le jugement a un caractère historique. Nous le saluons et restons vigilants. Nous invitons toute personne supposant des irrégularités dans les conditions de travail et d’engagement à s’approcher de nous», souligne la syndicaliste.

«Dans un lieu aussi emblématique pour le canton de Neuchâtel, conclut-elle, l’Etat et les partenaires sociaux devraient veiller à ce que l’établissement reste exemplaire, tant sur le plan de la qualité des produits et du service que sur celui du respect de la Loi sur le travail et de la Convention collective nationale de l’hôtellerie-restauration.»

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