Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

La retraite des femmes à 65 ans ne passe pas

Manifestation. Au premier plan une banderole sur laquelle on peut lire: Non à l'élévation de l'âge de la retraite!
© Neil Labrador/Archives

L’âge de la retraite des femmes fait à nouveau débat quand bien même le peuple a repoussé la mesure en 2005 puis en 2017. Les syndicats s’y étaient eux aussi opposés.

Lors de sa séance du 3 juillet, le Conseil fédéral a décidé des mesures qui figureront dans la réforme AVS 21. Ce paquet vise à alléger les comptes de l’assurance vieillesse de 2,8 milliards de francs d’ici à 2030. Sans surprise, ce sont les femmes qui supporteront le gros des économies à réaliser. Le gouvernement entend toujours relever l’âge de référence dans l’AVS de 64 à 65 ans. Pour faire passer plus facilement la pilule, des compensations à hauteur de 700 millions sont prévues durant neuf ans. Des taux de réduction plus bas seront appliqués pour les femmes qui prendront leur retraite avant 65 ans, tandis que celles qui travailleront passé cet âge-là bénéficieront d’une augmentation de leur rente une fois à la retraite. Avec AVS 21, il sera possible de choisir son départ à la retraite entre 62 et 70 ans. Partir avant l’âge de référence de 65 ans, qui s’appliquera aussi désormais dans la prévoyance professionnelle, entraînera évidemment des pénalités qui frapperont les salariés modestes. Poursuivre une activité professionnelle au-delà sera au contraire encouragé par quelques incitations financières. Enfin, le Conseil fédéral met dans son paquet une augmentation de 0,7% de la TVA en faveur de la l’AVS.

Le Département fédéral de l’intérieur doit, d’ici à fin août, délivrer un message et présenter au Parlement un projet de loi, mais on connaît déjà la position des uns et des autres. La réforme ne trouve grâce qu’aux yeux du PDC. Au PLR, à l’UDC et dans les milieux patronaux, les compensations et la hausse de la TVA sont jugées excessives, on veut les réduire, voire les refuser. La gauche et les syndicats, de leur côté, rejettent le projet. Comme le soulignent le Parti socialiste et l’Union syndicale suisse, les compensations ne se montent qu’au tiers de la contribution des femmes, alors que les rentes de celles-ci sont en moyenne de 15000 francs inférieures à celles des hommes. Fin mai, l’assemblée des délégués de la faîtière syndicale s’était clairement prononcée contre le relèvement de l’âge de retraite des femmes. En votation, le peuple a repoussé la mesure en 2005, puis en 2017. «Revenir ainsi à la charge moins de deux ans plus tard pour tenter d’imposer de force une mesure antisociale est non seulement un scandale, mais aussi un déni pur et simple de la démocratie», s’indigne la Coordination romande de la grève des femmes dans un communiqué qui, plutôt que de «travailler plus pour vivre moins», appelle à «travailler moins pour vivre mieux».

Pour aller plus loin

Réduction des prestations pour les veuves

Le Conseil national sacrifie les veuves et les enfants

Femme âgée avec les mains sur les yeux

La Chambre basse a décidé de supprimer les rentes pour enfants et de réduire les prestations pour les veuves, au profit des couples mariés. Une décision irresponsable, dénonce L'Union syndicale suisse.

Le Conseil national se montre pingre avec la 13e rente AVS

Banderole pour la 13e rente AVS

Une courte majorité des élus a décidé de n’octroyer qu’un financement temporaire à cette rente plébiscitée par le peuple en 2024. Colère des syndicats et de la gauche.

Le taux d’intérêt minimal du deuxième pilier devrait rester bas

Chaussette avec des billets de banque à l'intérieur.

La Commission fédérale de la prévoyance professionnelle recommande au Conseil fédéral de maintenir ce taux à 1,25%. Pour l’USS, il devrait augmenter.