Notre cher camarade Dominique Deillon, secrétaire syndical à la section genevoise d’Unia, tout juste retraité, s’en est allé le 6 août dernier. Son épouse et ses collègues lui rendent hommage
Gentil, au service des autres et, surtout, toujours souriant. C’est ainsi que nous nous rappellerons de Dominique Deillon. Après trois années passées à Unia Genève en tant que secrétaire syndical, en charge notamment du second œuvre et de l’aéroport, l’heure de la retraite avait sonné pour notre camarade. Avec son épouse Shirley, et leurs deux chats Tilou et Loula, ils avaient le projet de quitter la Suisse pour aller sillonner l’Asie et s’y installer, ce continent qu’ils aiment tant. Mais le destin en aura décidé autrement. Dominique est décédé subitement le 6 août, en Espagne, quelques semaines avant leur grand départ pour la Thaïlande. «En attendant que les pays d’Asie rouvrent leurs frontières, nous sommes partis au Portugal, puis en Espagne, raconte Shirley. On était bien, on a visité de très belles choses. Dans nos têtes, on était déjà partis, il n’y avait plus qu’à.»
Elle décrit celui qui était son mari depuis 2010 comme une personne formidable, profondément respectueuse, serviable. «Il a accompli beaucoup de belles choses pour les autres.» Un passionné de voyages, de dessin et de cinéma. Cuisinier de métier, tous les deux se sont rencontrés sur leur lieu de travail, chez Gate Gourmet à l’aéroport de Genève. «Nous avons vécu la grève, les licenciements et les trahisons ensemble. Dominique était syndiqué et très impliqué lors du conflit aux côtés des délégués syndicaux. Nous avons été renvoyés en même temps, cela a été une période assez difficile car nous étions au chômage tous les deux.»
Après des boulots de cuisinier et d’agent de sécurité, Dominique est embauché chez Unia, un métier qui lui correspond parfaitement. «Il était solidaire, empathique et toujours avec la volonté d’aider les autres.»
Son collègue et ami José Sebastiao se souvient de ses débuts à la section. «Sa première semaine, il l’a passée dans la rue avec les travailleurs de Walo en grève.» Il le décrit comme une personne simple, ouverte, toujours le premier à donner un coup de main et avec qui on devient naturellement ami. «Il luttait avec le sourire! Il était toujours très calme, très posé, mais il restait ferme sur ses positions. Quand il arrivait dans une baraque sur un chantier, tout le monde l’écoutait.» Pendant trois ans, il aura été de toutes les luttes, et présent pour ses collègues, auprès de qui il était très apprécié.
«Il était disponible, à l’écoute, généreux et très ouvert, se souvient Cristina, à la réception du syndicat. Il me demandait toujours comment allaient mes enfants, il m’a aussi aidée avec des voisins sans-papiers qui étaient dans le besoin. On riait beaucoup. Il va énormément nous manquer.»
Encore merci Dominique, pour ton engagement et ton sourire. Et toutes nos pensées à ton épouse Shirley, ainsi qu’à ta famille.