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La justice a-t-elle du plomb dans l’aile?

Un groupe d'activistes. L'un d'entre eux brandit une épée.
© Alexandre Salama

Des militants de la Grève du climat Vaud qui avaient déversé du charbon dans le hall marbré d’UBS à Lausanne ont offert un miroir à la banque et une épée au Tribunal d’arrondissement. Ils demandent un procès collectif équitable.

Dans le canton de Vaud, les procès se multiplient à la suite d’actions de désobéissance civile. Le 13 octobre, des militants de la Grève du climat ont dénoncé leur morcellement

«Miroir, miroir, dis-moi qui cause le plus de dommages, UBS ou la Grève du climat?» pouvait-on lire, le 13 octobre, sur une pancarte brandie devant la succursale lausannoise qui s’est vu remettre, en guise de cadeau, un miroir justement. Une manière d’interroger la banque sur la pertinence de «porter plainte pour dommage à la propriété et violation de domicile» contre des militants qui avaient déversé du charbon dans son hall en janvier 2020. Objectif: dénoncer ses investissements massifs dans les énergies fossiles. Ceux-là même qui «causent des dommages énormes partout dans le monde et détruisent la base de vie de milliards de personnes et d’espèces entières», indique la Grève du climat Vaud dans un communiqué.

La semaine dernière, lors de cette action symbolique, le Tribunal d’arrondissement de Montbenon a aussi eu droit à son présent: «Une épée en plastique», souligne Franziska Meinherz, car «la précédente visiblement ne fonctionne plus». La militante, chercheuse à l’EPFL et conseillère communale lausannoise, s’est opposée, comme plus d’une vingtaine d’autres camarades, à l’ordonnance pénale prononcée par le Ministère public: 60 jours-amende et 300 francs d’amende. Une peine lourde pour une action de désobéissance civile pacifique dans le hall d’UBS, qui avait permis aux militants, aux responsables de la banque et aux spécialistes du climat de dialoguer.

Poignardés dans le dos

Les activistes dénoncent une justice qui «poignarde dans le dos» les lanceurs d’alerte «plutôt que de s’attaquer aux réels problèmes: le non-respect par les autorités communales, cantonales et nationales de l’Accord de Paris pourtant ratifié par la Suisse». Un symbole aussi de la manière dont le tribunal traite les différentes procédures en cours en les morcelant. Les militants craignent que le futur procès les opposant à UBS ne subisse le même sort que celui dit des 200, lié aux différents blocages organisés par Extinction Rebellion. Plusieurs audiences sont agendées durant ce mois d’octobre. La première impliquait l’activiste et conseiller communal de Prilly, Antoine Thalmann. Celui-ci a été condamné en première instance (70 jours-amende avec sursis, 1000 francs d’amende et 700 francs de frais) et va faire appel.

«C’est un gaspillage de l’argent des contribuables, mais surtout, une violation de nos droits fondamentaux, expliquent les militants de la Grève du climat. Nous exigeons un procès équitable et qui respecte la présomption d’innocence!» Selon l’article 29 du Code de procédure pénale, le principe de l’unité de la procédure devrait s’appliquer, puisque les quelque 25 militants qui ont fait opposition à leur ordonnance pénale, à la suite de la plainte d’UBS, sont accusés pour les mêmes faits. Et ce afin d’éviter des jugements contradictoires, tout en offrant à chacun le droit d’être véritablement entendu.

Pour plus d’informations sur les procès en cours en Romandie concernant les activistes du climat, aller sur: actionclimat.ch

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