Chevreuils, sangliers, chamois ou encore fouines: les mammifères sauvages de Suisse sont aussi victimes de la fréquence de microplastiques dans nombre de milieux, comme le révèle la dernière enquête de Greenpeace. L’organisation écologiste a fait analyser les déjections de différents animaux, qui ont révélé la présence de ce déchet. «La faune sauvage suisse n’échappe ainsi pas à la pollution des habitats par le plastique», dénonce l’ONG qui, à quelques semaines de la reprise des négociations pour un traité international sur les plastiques à Genève, demande aux autorités politiques des mesures fortes pour en limiter la circulation.
Si le contenu des estomacs des oiseaux et des poissons a souvent été analysé, il manquait des données sur l’exposition d’animaux terrestres sauvages au plastique. Greenpeace s’est donc lancée dans une étude exploratoire fournissant de premiers résultats sur la situation en Suisse. Entre décembre 2024 et mars 2025, les crottes de plusieurs mammifères ont été ramassées et soumises au laboratoire central de l’environnement de l’EPFL. Les investigations menées ont révélé la présence récurrente de microplastiques à des concentrations parfois très élevées avec, par exemple, plus de 600 particules par gramme dans les échantillons du sanglier valaisan ou de son homologue bernois. Même des mammifères ne se nourrissant pas à proximité des habitations ingèrent ce matériau. «Les animaux sauvages sont non seulement exposés à des quantités conséquentes de plastique, mais aussi à un cocktail de substances différentes (...). La dangerosité des plastiques et de leurs nombreux additifs chimiques sur la santé a été démontrée par différents travaux scientifiques.» Dans ce contexte, l’ONG plaide en faveur d’un accord ambitieux qui doit inclure un objectif de réduction de la production de plastique, l’interdiction d’articles dans cette matière ainsi que de substances chimiques problématiques. Greenpeace réclame par ailleurs le développement de systèmes de réutilisation à grande échelle.
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