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A Genève, la planète face aux nouveaux défis du monde du travail

La Conférence annuelle de l’Organisation internationale du travail, du 2 au 13 juin, va se pencher sur l’ubérisation de la société, les dangers biologiques et l’économie informelle. Unia y sera.

La société et la technologie évoluent et, avec elles, le monde du travail. Ces dernières années, la numérisation de l’économie a posé de nombreux défis aux travailleuses et aux travailleurs, ainsi qu’aux syndicats. Comment réglementer cette «ubérisation», ou économie de plateformes, c’est l’un des sujets qui seront sur la table lors de la 113e session de la Conférence internationale du travail, qui se tiendra à l’OIT, à Genève, du 2 au 13 juin. Les délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs des 187 Etats membres discuteront aussi des risques biologiques auxquels peuvent être exposés les salariés, ou encore de la manière d’endiguer les nombreux types d’emplois informels.

Les chauffeurs d’Uber ou les livreurs de repas à domicile ont souvent défrayé la chronique depuis quelques années, à cause de leur faux statut d’indépendant et de leur manque de couverture sociale, entre autres problèmes. Or, en tentant de réguler ces entreprises, les pouvoirs publics ont parfois enduré de longues procédures judiciaires, comme on l’a vu à Genève avec Uber. Le sujet a donc été mis à l’ordre du jour de la conférence de l’OIT pour la première fois cette année, avec l’objectif d’aboutir à une convention internationale. «L’économie de plateformes est un phénomène relativement récent, note Roman Künzler, responsable logistique et transport pour Unia, qui va participer aux discussions sur cette thématique. Il faut donc la réglementer, car le cadre juridique des Etats n’est plus adapté face à ces entreprises qui, avec leurs milliards, font tout pour se soustraire aux législations en vigueur.» Il est d’ores et déjà prévu que le débat ne sera pas clos lors de cette session et se poursuivra l’an prochain. «Ce serait la première fois depuis longtemps que l’OIT adopterait une toute nouvelle convention, donc il y a encore beaucoup de blocages. Il sera notamment intéressant de voir quelle sera la position des représentants de l’administration Trump.»

Une conférence parallèle est organisée sur le sujet par les syndicats du 3 au 5 juin, avec la présence de nombreux travailleurs et travailleuses du monde entier. Une manifestation aura également lieu à la place des Nations le 4 juin à 13h15.

Objectif convention

En ce qui concerne les dangers biologiques sur le lieu de travail, en revanche, les discussions avaient déjà été lancées l’an dernier et devraient aboutir au cours de cette session avec le vote d’une convention. «L’enjeu, pour le groupe des travailleurs et des travailleuses, c’est de faire adopter une définition large des dangers biologiques qui ne se limite pas aux risques liés aux virus, aux parasites et aux maladies infectieuses, explique Christine Michel, du Département politique d'Unia, qui participera à ces discussions. Pour les syndicats, il faudra aussi inclure les menaces auxquelles sont exposées les personnes travaillant avec des animaux ou des plantes, telles que les allergies et autres maladies chroniques pouvant même les contraindre à changer de métier.» Les dangers biologiques, cela concerne aussi bien les personnes qui travaillent dans les hôpitaux ou dans la recherche que les agriculteurs ou les employés des déchetteries, notamment. Si une convention est approuvée lors de cette session de l’OIT, le défi sera ensuite de la faire ratifier par les Etats membres, afin que son application devienne contraignante.

Enfin, la conférence abordera aussi, dans le cadre d’une discussion générale, le thème de l’économie informelle (travail sans contrat ou protection sociale, travail au gris, etc.) et de sa nécessaire transition vers une économie formelle. 

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