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En Iran, les femmes en ont par dessus la tête

Il y a quelques jours, la chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi a été arrêtée après avoir diffusé un concert en direct sur sa chaîne YouTube. Ce qu’on lui reproche? De chanter seule en public, et pour couronner le tout, sans voile sur la tête. Si elle a été libérée dans la foulée, la jeune femme de 27 ans reste poursuivie par la justice et risque la peine de mort... Rien que ça! En effet, le 13 décembre dernier, la «Loi sur la protection de la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab» est entrée en vigueur, autorisant la peine de mort pour tout activisme pacifique contre les lois qui imposent le port obligatoire du voile. Cette loi, qui contient 74 articles, prévoit également la flagellation, des amendes exorbitantes, des peines de prison sévères, des interdictions de voyager et des restrictions à l'éducation et à l'emploi pour les femmes et les jeunes filles qui défieraient les autorités. 

L’objectif? Réduire à néant la résistance actuelle au port obligatoire du voile dans ce pays dirigé par des fondamentalistes dont l’un des objectifs phares est d’opprimer les femmes. «Cette loi honteuse intensifie la persécution des femmes qui ont osé défendre leurs droits dans le sillage du soulèvement Femme, Vie, Liberté, à la suite de la mort en détention de Jina Mahsa Amini, souligne Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe du bureau d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Les autorités cherchent à renforcer le système déjà étouffant de répression contre elles, tout en rendant leur vie quotidienne encore plus intolérable.» L’ONG en appelle à la communauté internationale: «Elle doit user de son influence pour faire pression sur les autorités iraniennes afin qu'elles retirent cette loi et abolissent le port obligatoire du voile en droit et en pratique.» Amnesty International demande aux Etats de poursuivre via les voies légales les responsables des violations généralisées et systématiques des droits humains des femmes et des jeunes filles.

Désormais, ne pas se couvrir la tête avec un hijab, un tchador ou un foulard sera strictement puni, tout comme le fait d’exposer une partie du corps en dessous du cou (hormis les mains et les pieds) ou bien de porter des vêtements qui «contribuent à la commission de péchés par d'autres ou y incitent»… «Le système complexe d'amendes, de peines de prison et d'autres sanctions sévères allant jusqu'à la peine de mort témoigne de la politique de l'Etat visant à contrôler les femmes et les jeunes filles par la peur et les sanctions économiques», s’indigne Diana Eltahawy. En mars, l’ONU concluait déjà dans un rapport que les autorités iraniennes avaient commis le crime contre l'humanité de persécution fondée sur le sexe. L’Iran s’en lave les mains, pire, il persiste et signe. 

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