Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Clap de fin pour l’imprimerie de Bussigny

Personnes manifestant
© Olivier Vogelsang

Fin septembre, le personnel du Centre d’impression de Bussigny avait manifesté pour protester contre la fermeture annoncée de cette installation inaugurée en 1989. Ses propositions pour sauver le site n’avaient pas été retenues.

Dans la nuit du 14 au 15 mars, le dernier grand centre d’impression romand a sorti ses ultimes journaux avant de mettre la clé sous la porte.

C’est une histoire de 36 ans qui s’est achevée en catimini, à l’heure où la plupart des gens dorment. Dans la nuit du 14 au 15 mars, les rotatives de Bussigny ont imprimé leurs derniers journaux avant de s’éteindre à jamais. L’échéance était connue depuis août dernier, quand Tamedia, l’éditeur de presse zurichois, a annoncé qu’il allait fermer ses imprimeries de Bussigny et de Zurich pour ne garder que celle de Berne.

Voilà donc le dernier grand centre d’impression de Suisse romande qui disparaît. Beaucoup des journaux et des magazines lus de ce côté-ci de la Sarine y ont été fabriqués, dont 24 heures, la Tribune de Genève, le défunt Matin, Le Matin Dimanche, 20 minutes, Le Temps, Coop, Lausanne-Cités, le Journal de Morges, Bilan ou encore Femina, pour ne citer que les principaux.

Une partie des rotatives a déjà été démontée, et la plus grosse le sera dès le mois d’avril. «Un repreneur suisse récupère l’ensemble des machines afin de les valoriser, nous précise le service de communication de Tamedia par écrit. Certains composants ou éléments compatibles seront démontés et réemployés au DZB (Centre d’impression de Berne, ndlr) ou stockés afin de servir de pièces de rechange.» Quant aux locaux, ils seront loués à des tiers.

Restructurations à répétition

Ces rotatives arrivaient en fin de vie. Mais quand il a été inauguré en 1989, en présence du président de la Confédération Jean-Pascal Delamuraz, le Centre d’impression de Bussigny était à la pointe de la modernité. Dans les années 1990, plus de 500 personnes y travaillaient. Puis, les effectifs se sont réduits comme peau de chagrin à coups de restructurations, notamment après le rachat en 2009 des journaux et de l’imprimerie d’Edipresse par Tamedia. En 2023, près de la moitié des 120 employés restants avaient été licenciés. 

Ces derniers temps, il y avait encore cinquante-cinq personnes à l’imprimerie et quatorze à la logistique. Parmi ces dernières, dix resteront à Bussigny pour assurer la distribution en Suisse romande des journaux imprimés à Berne. Selon 24 heures, une poignée d’employés ont retrouvé du travail ailleurs depuis août, deux ont accepté un poste à l’imprimerie de Berne et quelques-uns bénéficient d’une retraite anticipée. Mais la majorité reste sur le carreau…

«Le personnel était très choqué par l'annonce de la fermeture et il s'est fortement mobilisé», confie Joëlle Racine, secrétaire syndicale en charge de l’industrie graphique chez Syndicom, qui le représentait. Les négociations pour le plan social se sont achevées en décembre. «Grâce à leur mobilisation, les employés ont réussi à obtenir de nettes améliorations par rapport au plan social proposé initialement par Tamedia. Mais cela reste dramatique, car nous avions démontré que l’imprimerie pouvait être rentable.»

Pour aller plus loin

Le personnel de Cremo obtient un plan social équitable

Dessus de crèmes à café.

A la suite de la fermeture du site de Steffisburg, près de Thoune, un plan social a été signé par le groupe laitier fribourgeois, Unia et les délégués du personnel

"Les travailleurs se retrouvent dans des situations financières très compliquées"

Site de Lamina Techologies SA.

Les quelque 50 employés de Lamina Technologies SA à Yverdon-les-Bains n’ont pas reçu de salaire depuis le mois de juillet

MEM: des cours en vue des négociations sur les salaires

Les négociations relatives aux hausses de salaires dans la branche MEM (industrie des machines, des équipements électriques et des métaux) auront lieu cet automne. Dans ce contexte...

Fleuron industriel de Monthey, Djeva ferme ses portes

Unia accompagne les douze derniers salariés de cette société spécialisée dans la fabrication de pierres de synthèse créée en 1914