Le «Tour de Suisse de l’humanité» qu’effectue l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés a fait escale à Lausanne.
Tisser des liens entre la population d’accueil et les exilés: voilà l’ambition de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) qui a entamé le 21 juin dernier un «Tour de Suisse de l’humanité». Le 9 juillet, le circuit est passé par le centre-ville de Lausanne, sur la place Saint-François, constituant la troisième étape d’une longue série qui s’échelonnera sur trois ans. Ce projet se traduit par une série d’expositions et de manifestations sur des places publiques dans tout le pays. Il vise à renforcer la compréhension de la société à l’égard des personnes qui ont été contraintes de quitter leur pays. Concrètement, la démarche s’appuie sur l’installation d’un livre géant gonflable, visible de loin qui, en forme de tente, sert de lieu de rencontres entre indigènes et réfugiés. Dans cet espace, textes, images et vidéos racontent des récits d’exilés et de leur entourage dans notre pays. De nombreux événements comme des tables rondes, des lectures, des représentations théâtrales ou encore des podcasts contribuent à informer le public sur les questions d’exil, d’asile et d’intégration. Et l’invite à ouvrir son cœur et à dialoguer avec ces autres venus d’ailleurs.
A l’occasion du passage du tour dans la capitale vaudoise, la conseillère municipale de la ville, Emilie Moeschler s’est inquiétée de la période «complexe» que le monde traverse entre des guerres qui se prolongent, des équilibres qui changent et des sociétés qui se figent et se polarisent. L’élue a estimé que ce «Tour de l’humanité» donnait un signal fort quant aux valeurs de solidarité et de tolérance qui doivent nous lier. Une démarche d’autant plus nécessaire alors que la politique d’asile ne cesse de se durcir. «Il faut garantir une place à chacune et chacun, aller vers l’autre», a suggéré en substance Emilie Moeschler tout en soulignant le caractère cosmopolite de Lausanne avec ses 43% d’habitants qui ne possèdent pas le passeport rouge à croix blanche. Seraina Nufer, la représentante de l’OSAR, a en préambule mis l’accent sur le potentiel des réfugiés, regrettant le fait qu’ils soient trop souvent associés à des problèmes. Elle a appelé à maintenir une Suisse ouverte et solidaire.