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17 mars: coup d'envoi des grèves

Les maçons de la plupart des cantons romands vont poser leurs outils en début de semaine prochaine

La saison débute sur les chantiers. De nouvelles embauches vont avoir lieu. Et les maçons sont toujours sans convention collective nationale. En persistant dans leur refus de signer l'accord pour la nouvelle Convention nationale du secteur principal de la construction (CN), trouvé en décembre lors de la médiation conduite par Jean-Luc Nordmann, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) ouvre grand la porte au dumping salarial et social et à la dégradation des conditions de travail.
Les travailleurs n'ont d'autre solution aujourd'hui que de mettre en œuvre le plan d'action qu'ils ont décidé à l'échelle nationale et de poser leurs outils. Les grèves démarreront lundi prochain en Suisse romande, dans les cantons de Vaud, Neuchâtel, Jura et Fribourg. A Genève, elles sont prévues plus tard si les discussions en cours avec le patronat n'aboutissent pas à la signature d'un accord cantonal, alors qu'en Valais un tel accord a été conclu lundi dernier (voir ci-dessous).
Les grèves auront toutes lieu le lundi 17 mars, sauf dans le canton de Vaud où la grève se prolongera le lendemain. A Neuchâtel, tous les maçons du canton, y compris ceux qui sont actuellement au chômage hivernal, sont invités à rejoindre le grand rassemblement qui aura lieu dès l'aurore à Marin. Dans le canton du Jura, un tronçon du chantier de l'autoroute Transjurane sera bloqué par la grève durant toute la journée. Et à Fribourg, les maçons du canton sont appelés par les syndicats à rejoindre, en fin de matinée, la place Python pour des actions communes.

L'ES


En lutte!

Vaud
Lundi 17 mars, mardi 18 mars:
Rendez-vous aux lieux ci-dessous, afin de se rendre ensemble à Montbenon à Lausanne. Rassemblement, repas et manifestation le lundi après-midi sont au programme.
Lausanne: Casino de Montbenon, dès 6h
Yverdon: Centre portugais, dès 6h
Payerne: Centre protugais, dès 6h
Vevey: Grande place au Casino du Rivage, dès 6h
Aigle: Place des Glariers, dès 6h
Morges: Parc des sports, dès 6h
Nyon: Union Network, av. de Reverdil 8-10, dès 6h

Neuchâtel
Lundi 17 mars:
Rassemblement dès 6h30 à l'Espace Perrier à Marin. Discours, débats, repas, puis manifestation dans les rues de Neuchâtel l'après-midi. Plus d'informations: Unia Neuchâtel: 032 729 30 29 ou http://neuchatel.unia.ch/


Transujurane
Lundi 17 mars:
Rendez-vous dès 7h et toute la journée au portail Nord du Tunnel du Neu-Bois. Accès à la tente depuis le rond-point situé en face de l'entrée principale de la caserne de Bure. Tous les travailleurs, les militants, et toutes les personnes qui le souhaitent sont invitées à venir soutenir les maçons en grève.

Fribourg
Lundi 17 mars:
Dès 11h30, rendez-vous à la place Python à Fribourg. Repas, assemblée et actions.



Appel aux patrons romands, où en est-on?
Trois questions à Aldo Ferrari, secrétaire régional d'Unia Vaud.

Unia a lancé, le 20 février dernier, un appel aux entrepreneurs romands pour qu'ils s'engagent à signer l'accord Nordmann. Y a-t-il eu une réponse favorable?
Pas pour l'instant, mais nous savons que les entrepreneurs romands rencontraient hier (mardi 11 mars, ndlr) le président de la SSE Werner Messmer. C'est peut-être pour lui faire savoir qu'ils répondront favorablement à notre demande de signer l'accord Nordmann, afin d'aller dans le sens de leur vote à l'assemblée des délégués de la SSE du 24 janvier...

En Valais, un accord cantonal a été signé. A Genève, des discussions sont en cours. Une solution romande est-elle vraiment envisageable?
Oui, parce que l'objectif  politique de M. Messmer qui vise à affaiblir les syndicats par la suppression du Parifonds suisse, soit le financement du contrôle des conditions de travail et de la formation  professionnelle, n'a pas droit de cité en Suisse romande. Dans nos cantons, le partenariat social a permis de développer, à l'heure des bilatérales, un vrai contrôle des chantiers. Et de nombreux centres de formation professionnelle sont financés paritairement à la satisfaction des patrons et des syndicats. Nous sommes convaincus que le problème de la flexibilité est un leurre que M. Messmer a vendu à ses patrons pour remettre en cause la paix du travail en Suisse.

Un accord romand ne risque-t-il pas d'empêcher la signature d'une convention nationale?
La mise en place d'une convention romande nous permettrait de favoriser un retour à une réglementation des conditions de travail dans la construction en Suisse sur une base conventionnelle, qui est celle de la CN 2006 et de l'accord Nordmann. Si convention romande il y a, elle devra obtenir une déclaration de force obligatoire du Conseil fédéral. On imagine bien qu'avec d'un côté une CCT en Suisse romande avec la paix du travail et de l'autre, le code des obligations et le droit de grève en Suisse alémanique, cela suscitera quelques tensions politiques, notamment au sein des grandes associations patronales comme l'USAM, Swissmen ou Economiesuisse. Toutes ces associations sont restées jusque-là absentes du débat, pendant que M. Messmer torpille les mécanismes de négociation des conventions collectives en Suisse.

Propos recueillis par Sylviane Herranz



Convention valaisanne signée

«Cet accord est un premier pas, car notre objectif est de signer une convention nationale. C'est un palier pour arriver à ce but.» Jeanny Morard, secrétaire régional d'Unia Valais, est clair. L'accord cantonal signé lundi dernier par Unia, les syndicats chrétiens et les patrons valaisans n'est qu'un accord transitoire, un palier, comme le serait aussi une convention collective romande qu'il appelle de ses vœux. Le syndicaliste se félicite que, par la négociation et le respect réciproque, les partenaires sociaux aient préféré la voie de la paix sociale et de la protection des salariés à celle de la confrontation idéologique. L'accord cantonal valaisan reprend les termes de la Convention nationale 2006, ceux définis par l'accord Nordmann, ainsi que les accords locaux préexistants. Les partenaires sociaux ont également reconduit le Parifonds.

SH