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Vague de licenciements dans l'Arc jurassien

Zenith, Metalor et Affolter, 165 licenciements dans le canton de Neuchâtel et le Jura bernois. Unia s'attache à limiter la casse

La crise continue de frapper lourdement l'industrie de l'Arc jurassien. La semaine dernière, trois entreprises, Zenith, Metalor et Affolter ont annoncé un total de 165 licenciements. Unia s'attache, avec les travailleurs, à trouver des solutions pour limiter les licenciements et négocier des plans sociaux, tout en réclamant des mesures de relance efficaces.

Orientée vers l'exportation, l'industrie de l'Arc jurassien est frappée de plein fouet par les effets dévastateurs de la crise. A Neuchâtel, dans le Jura et le Jura bernois, de nombreuses entreprises sont déjà au régime du chômage partiel, un creux de vague qui s'accompagne désormais de nombre de licenciements.

Recul du marché
Metalor, à Neuchâtel, entend supprimer 50 emplois dans sa division horlogère. L'entreprise spécialisée dans les métaux précieux invoque un net recul du marché de l'horlogerie et de la bijouterie depuis l'hiver dernier. Cette mesure s'ajoute à la quarantaine de licenciements prononcés ces derniers mois. Avec la commission d'entreprise, Unia entend bien réduire le nombre de suppressions d'emplois et négocier pour les personnes touchées un important plan social. A l'heure où nous mettons sous presse (lundi en fin d'après-midi), une assemblée des salariés se sera réunie pour examiner les propositions que leur soumettront leurs représentants et Unia. Pour mémoire, les efforts de ces derniers avaient permis de réduire de 17 à 11 le nombre de licenciements annoncés le mois dernier et de négocier un plan social. «Nous mettons tout en œuvre pour encore améliorer ce plan social», précise Pascal Crespin, secrétaire syndical en charge de ce dossier.

Redimensionnement et commandes en berne
Au Locle, c'est Zénith qui a annoncé la semaine dernière sa volonté de licencier 70 de ses 250 collaborateurs. En mains du géant français du luxe LVMH, l'entreprise horlogère avait déjà gommé 24 emplois en janvier dernier sans avoir recouru au chômage partiel. Tout porte à croire que cette décision n'est pas en lien direct avec la crise. La direction du groupe planchait depuis six mois sur des scénarios de redimensionnement. «C'est pourquoi nous voulons qu'elle préserve un maximum d'emplois et mette en œuvre un véritable plan social pour ceux qui resteraient frappés par cette mesure.»
A Malleray, dans le Jura bernois, Affolter est à son tour dans la tourmente. L'entreprise familiale entend supprimer 45 postes, 30% de son effectif. La division des machines (Affolter Technologies) serait amputée de 12 emplois et la division horlogère (Affolter Pignons) de 33 postes. Entre fin janvier et fin mai, le carnet de commandes a fondu de 60%. Une assemblée du personnel aura eu lieu lundi, au moment où ce journal s'imprime. «Nous allons tout faire pour limiter les dégâts, proposer des solutions pour réduire le nombre de licenciements», souligne Dominique Perrin, la secrétaire syndicale en charge de ce dossier.
Ces situations révèlent une fois de plus l'urgente nécessité de trouver des solutions, à commencer par les plans de relance revendiqués par le syndicat. «Nous demandons également la prolongation de 18 à 24 mois de la période d'indemnités de chômage partiel», souligne le conseiller national Jean-Claude Rennwald, du comité directeur d'Unia, lequel vient de co-signer une motion à cet effet et de porter cette revendication au sein de la commission sur la révision de l'assurance-chômage.

Pierre Noverraz