Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Une CCT exemplaire a été signée dans la branche de la formation d’adultes

Avec sa nouvelle CCT, l’ECAP, l’institut de formation d’adultes et d’encouragement à l’intégration, montre la voie, selon les syndicats

Après plus de deux ans de négociations, les syndicats Unia et SSP, ainsi que la représentation du personnel et la direction de l’ECAP se sont entendus sur une nouvelle Convention collective de travail (CCT). Elle prévoit des améliorations telles que trois semaines de congé paternité; des avancées dans les domaines de la planification du travail, des horaires de travail et de la protection de la santé; davantage de vacances pour le personnel non enseignant; plus de sécurité grâce à une meilleure réglementation des pauses; de meilleures allocations d’ancienneté; une représentation du personnel supplémentaire pour le personnel non enseignant et le renforcement de la commission paritaire, ainsi que du développement professionnel; la possibilité de négociations de plans sociaux même dans des cas individuels.

Une branche peu réglementée

«La CCT de l’ECAP est exemplaire et montre la voie dans une branche où les conditions de travail sont soumises à une forte pression et sont peu réglementées», déclare Leena Schmitter, responsable des négociations à Unia. Car «les salaires bas, la grande flexibilité, les faibles taux d’occupation, qui ne sont souvent même pas garantis, ainsi que les annulations de cours sont le quotidien de nombreux salariés. La CCT de l’ECAP constitue ici un contrepoids important.» Elle apporte ainsi aux employés travaillant dans la formation d’adultes et dans l’intégration une protection essentielle. «De bonnes conditions de travail sont indispensables pour un enseignement de haute qualité», soulignent les syndicats et la direction dans un communiqué commun. Guglielmo Bozzolini, directeur de l’ECAP, déclare: «Dans une période où la pénurie de personnel qualifié est grande et où nous nous efforçons de rendre la formation d’adultes attrayante, il est très important de nous positionner non seulement comme une entreprise solide, mais aussi comme un employeur qui offre de bonnes conditions de travail et d’engagement. A cet égard, l’ECAP fait un travail de pionnier et nous sommes fiers de signer une CCT exemplaire pour le secteur.»

Les partenaires sociaux indiquent de surcroît ce fait: «Les conditions de travail dans le domaine de la formation d’adultes sont sous pression, car le critère du prix est de plus en plus important lors de l’attribution de mandats publics.» Or, selon eux, les pouvoirs publics ont des obligations pour encourager de «bonnes conditions de travail ainsi que la qualité et le professionnalisme de l’enseignement» et ainsi lutter contre le dumping salarial. Micha Amstad, responsable des négociations au SSP, explique: «Les pouvoirs publics doivent assumer leur responsabilité et accorder plus de poids aux conditions de travail et à la qualité de la formation lors d’appels d’offres.»

La nouvelle CCT entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Elle concerne plus de 1000 employés. Mais c’est l’ensemble de la branche qui devrait en profiter.

Des racines syndicales

Depuis une cinquantaine d’années, l’organisation ECAP se consacre à la formation d’adultes. Son siège est à Zurich, mais elle dispose de neuf bureaux régionaux dans toute la Suisse. Ses activités se concentrent sur la formation des travailleuses et des travailleurs non qualifiés et/ou immigrés. Plus de 50000 personnes bénéficient de ses enseignements chaque année, faisant de l’ECAP l'une des plus grandes institutions de formation pour adultes en Suisse. Elle a été créée en 1970 par le syndicat italien CGIL. Depuis 1984, l’ECAP collabore avec l’Union syndicale suisse, le syndicat espagnol Comisiones Obreras et le syndicat portugais CGTP. Depuis 2006, elle a un accord de collaboration avec le syndicat Unia. En Suisse romande, elle propose notamment des cours de langue française ou des cours de technique de recherche d’emploi à Lausanne, Nyon, Vevey, Yverdon-les-Bains, Le Sentier, La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel. L’ECAP mène aussi le projet Progredir pour permettre aux femmes migrantes actives dans les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et du nettoyage d’acquérir des connaissances spécialisées, des compétences linguistiques et des connaissances de culture générale pour l’obtention d’un certificat reconnu.

Plus d’informations sur:

ecap.ch/fr/sièges-locaux/vaud/actuel

unia.ch/fr/monde-du-travail/de-a-a-z/formation

Pour aller plus loin

Les magasins Esprit laissent une centaine d’employés sur le carreau

Des employées et des employés des boutiques Esprit se sont retrouvés devant des portes closes le 26 mars dernier. A Lausanne, sur la devanture de la boutique de la rue de Bourg, des affichettes annoncent une fermeture temporaire…

Une vingtaine de boutiques ont été fermées du jour au lendemain, sans information préalable. Unia, sous le choc de cette faillite soudaine et violente, dénonce la manière de faire

Un chiffre d’affaires de 32 milliards pour Migros

Unia demande une augmentation des salaires.

Le géant orange se réjouit de son résultat. Dans un communiqué, il confirme un chiffre d’affaires de 32 milliards de francs en 2023, battant ainsi son record de 2022: «Migros fait...

Toujours pas d’augmentation chez CEVA Logistics

Pendant près d’une heure, le 14 septembre dernier à l’aube, l’équipe du matin de Ceva Logistics a protesté devant l’entreprise pour exiger l’ouverture de négociations sur les salaires et les conditions de travail. Il s’agit pour la plupart de femmes, migrantes, déterminées à faire entendre leur voix.

Malgré ses promesses, l’entreprise soleuroise n’a pas honoré les 2% de hausse des salaires à ses 300 agents logistiques. Unia s’impatiente

La combativité du personnel de CEVA Logistics paie

Le 14 septembre dernier, à l’aube, les travailleuses de CEVA Logistics ont protesté devant l’entreprise pour exiger l’ouverture de négociations sur les salaires et les conditions de travail.

Après des mois de pression, dont un préavis de grève, la direction du centre logistique fait de premières concessions sur le plan salarial. Unia demande de véritables négociations