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Pour une transition écologique sociale

Les syndicats genevois et la Grève pour le climat estiment que la politique cantonale en matière de transition écologique est insuffisante (Photo manifestation pour le climat janvier 2019).
© Neil Labrador / archives

Les syndicats genevois et la Grève pour le climat estiment que la politique cantonale en matière de transition écologique est insuffisante (Photo manifestation pour le climat janvier 2019).

Les projets de loi en discussion au Grand Conseil genevois visant à favoriser la transition écologique suscitent les critiques des syndicats et de la Grève du climat

«Pas de transition écologique sans justice sociale et climatique. Pas de justice sociale sans changement de système.» Une position soutenue par la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) et la Grève du climat qui se sont récemment exprimées sur les quatre projets de loi du Conseil d’Etat en discussion au Grand Conseil. Dans un communiqué commun, les deux organisations ont critiqué les orientations envisagées, les qualifiant de largement insuffisantes et estimant qu’elles conduiraient à un réchauffement de plus de 2 degrés. Au cœur notamment de leurs doléances: des mesures de réduction de gaz à effet de serre jugées trop faibles et pour la plupart incitatives qui, notent-elles, ne permettront pas d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Les partenaires dénoncent la volonté d’octroyer quelque 300 millions de francs de subventions publiques aux entreprises et aux propriétaires d’immeubles sans prévoir de dispositions sociales en faveur des travailleurs, de la formation, de l’emploi et des locataires. «Ce n’est pas à la population, aux salariés, aux bas revenus et aux locataires de payer la transition écologique. Il faut impérativement veiller à réduire les inégalités sociales pour que tout le monde puisse s’adapter à la crise climatique.»

Changer le système

La CGAS et la Grève pour le climat déplorent encore que la politique cantonale privilégie avant tout des solutions techniques au lieu d’interroger les causes du dérèglement climatique et d’envisager un réel changement de modèle socioéconomique. Les organisations fustigent en outre le fait qu’aucune mesure spécifique de protection de la santé au travail ne soit prévue, par exemple pour les ouvriers exposés à la canicule. Au-delà des reproches exprimés, elles ont formulé une série de propositions visant à un changement structurel. Parmi les pistes envisagées figure la transformation des espaces de vie qui passeraient par exemple par une réévaluation des projets de dévoppement territorial et d’infrastructures routières, une réduction drastique du trafic motorisé au profit de réseaux sécurisés pour les vélos et les piétons, l’accès public aux rives du lac ou encore la création de lieux consacrés à la diversité et à la transition écologique. Les organisations se positionnent encore en faveur de dispositions socialement justes comme la diminution du temps de travail à salaire égal, la création d’emplois écologiques et sociaux, la formation continue et la reconversion professionnelle, la protection de la santé des travailleurs contre les vagues de chaleur, la gratuité des transports publics ou encore l’augmentation des subventions à l’agriculture locale et écologique. La CGAS et la Grève pour le climat estiment enfin qu’il faut «repenser complètement la gouvernance» de cette transition et rompre avec le modèle classique en vigueur.

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