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Paroles de délégués

Délégués vaudois réunis au Palais de Beaulieu.
© Olivier Vogelsang

A Lausanne, distance respectée et débats animés...

Réunis au Palais de Beaulieu à Lausanne, des délégués vaudois s'expriment...

Portrait de Francesco Sanclemente.Francesco Sanclemente, plâtrier-peintre, syndiqué depuis 34 ans: «Pour mon premier congrès, j’aurais aimé rencontrer les collègues des autres régions», lance le plâtrier-peintre, 62 ans, à la retraite depuis le 1er juin. «L’année passée, je me suis retrouvé au chômage. Heureusement, j’ai pu décrocher un emploi pour arriver jusqu’à la préretraite. Le travail d’un plâtrier est lourd. Monter une plaque Alba, c’est porter 28 kilos à chaque fois. Et on n’a pas de grue pour nous aider. On devrait aussi avoir le droit à la retraite à 60 ans. Unia a déjà fait beaucoup ces dernières années. C’est aux patrons de faire preuve de bonne volonté.» Le délégué exprime sa gratitude envers le syndicat: «Unia a toujours été là pour moi, notamment lorsque j’ai été licencié. Aujourd’hui, même à la retraite, j’ai envie d’aider à mon tour. J’ai toujours sensibilisé mes collègues aux actions du syndicat. Le problème est que beaucoup vont au syndicat seulement lorsqu’ils ont un problème personnel. Or, le collectif est essentiel. L’union fait la force. Les travailleurs doivent se rendre compte qu’on peut perdre nos acquis du jour au lendemain, si on ne les défend pas. Et ce ne sont pas les patrons qui vont expliquer aux ouvriers leurs droits…»


Portrait de Véronique Lochart.Véronique Lochart, opératrice de production, syndiquée depuis 4 ans: «J’ai lutté contre les horaires 4 fois 8 dans mon entreprise. On a perdu. Mais depuis, je m’engage à Unia. Dans ma boîte, on m’appelle la communiste ou la hippie. J’assume, sourit-elle. Mon grand-père était très politisé. Très tôt, je me suis engagée dans des syndicats en France. A une année de la retraite, je n’ai pas peur de m’afficher, même si les menaces planent. Je pose des tracts qui se retrouvent à la poubelle, et que je remets... Je laisse traîner L’Evénement syndical ou je le lis à la pause, ce qui permet de lancer des discussions avec les collègues. Reste que la grande majorité a trop peur pour s’engager. Et, pourtant, avec ces horaires de la mort – et ce sont des oncologues qui me l’ont dit! – les gens passent leurs congés à dormir. Ils ne peuvent plus profiter de la vie. Je trouve essentiel que le syndicat se batte pour le bien-être des gens. Mais on devrait aller plus de l’avant, plus expliquer, plus médiatiser. Beaucoup de mes collègues n’ont aucune idée du travail fourni par le syndicat. Or, la lutte paie. En France, on n’a pas honte de dire qu’on est syndiqué. Ici, être syndiqué, c’est comme être atteint d’une maladie honteuse. Alors que cela devrait être un réflexe de survie. Si on est tous ensemble, le patron ne va pas sabrer tous les postes. La masse crée le pouvoir.»


Portrait de Jean-Louis Sornin.Jean-Louis Sornin, paysagiste, syndiqué depuis plus de 20 ans: «Depuis quelques années, on a réussi à créer un comité de paysagistes et des groupes décentralisés qui ont permis une plus grande mobilisation dans le secteur. Unia est beaucoup plus actif qu’avant. On a réussi à prolonger la CCT cantonale étendue pour trois ans, alors que, l’an dernier, les patrons voulaient réduire les salaires. Nous sommes en train de travailler à une préretraite à 62 ans, car le travail est lourd physiquement. C’est l’une des priorités des travailleurs. Ainsi que la diminution du temps de déplacement offert, 20 minutes à l’aller et au retour. Même si, dans l’idéal, les transports devraient être compris dans le temps de travail.» Pour le délégué, des problèmes subsistent également dans certaines entreprises qui ne protègent pas les travailleurs lors des traitements (pesticides). Même s’il y a eu des améliorations ces dernières années dans les équipements de protection individuelle (EPI). «Les chaussures de sécurité sont payées, du moins partiellement, par l’employeur», précise celui qui aimerait que les travailleurs soient mieux informés. «Certains disent que, du moment qu’on a une CCT étendue, que veut-on de plus? Ils ne se rendent pas compte que c’est grâce au syndicat qu’elle existe. Elle ne tombe pas du ciel.»


Portrait de Clotilde Pinto.Clotilde Pinto, vendeuse, syndiquée depuis une quinzaine d’années: «Le Covid-19 a mis en lumière le personnel de vente. Il ne faut pas le renvoyer dans l’ombre. C’est l’occasion de lutter dans ce secteur. Mon employeur a accepté une revalorisation du salaire minimum de 100 francs, a distribué bonus et bons cadeaux. Le salaire minimum est donc enfin de 4000 francs. Mais le rapport de force n’est pas encore à notre avantage.» Faute au manque d’engagement dans la branche, selon la militante. «Les horaires dans la vente sont difficiles. Et quand on finit si tard, et qu’on veut voir ses enfants, c’est compliqué de s’engager encore. Le 1er Mai qui tombait un samedi n’a pas permis aux vendeuses et aux vendeurs de descendre dans la rue par exemple. Les horaires devraient être revus. Avoir un jour fixe de congé serait déjà bien pour pouvoir mieux organiser sa vie, voire s’engager.» Durant ses dernières années de combats syndicaux, elle souligne la mobilisation féministe en 2019. A l’avenir, la convergence des luttes lui paraît importante. «Le climat est aussi lié au secteur de la vente: la prolongation des horaires, la multiplication des caisses automatiques qui déprécient ou suppriment des emplois, ou encore le déplacement du personnel pour trois ou quatre heures de travail…»

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