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«Nos beaux métiers ne sont plus valorisés»

Fabien Kreis
© Olivier Vogelsang

Fabien Kreis se réjouit d’être au cœur des prochaines négociations sur les conditions de travail dans le second oeuvre, en 2028.

Membre Unia depuis plus de dix ans, Fabien Kreis milite pour améliorer les conditions de travail dans l’artisanat, notamment pour une vraie conciliation entre vie privée et vie professionnelle.

Charpentier depuis 2004, Fabien Kreis, un Genevois de 39 ans, s’est syndiqué en 2014. A l’époque, il travaille pour une entreprise vaudoise, et rencontre sur son chantier des syndicalistes d’Unia venus échanger au sujet des négociations dans le gros œuvre. «J’ai tout de suite été convaincu par cette logique de créer une unité de groupe, commente Fabien Kreis. Plus on est, plus notre voix porte et compte. Et plus c’est facile de faire valoir nos arguments.»

Du temps pour la bonne cause
En tant que membre, il participe occasionnellement à des manifestations, mais pas plus. C’est à la suite d’un licenciement qu’il commence à militer activement, à s’impliquer davantage. «J’ai failli quitter la branche après plusieurs déceptions, je me suis formé en santé et en sécurité au travail.» Mais notre passionné revient à ses premières amours, et décroche un job il y a quatre ans chez Atelier Bois Sàrl où il s’épanouit pleinement. «L’entreprise fonctionne avec un management complètement horizontal et favorise le temps partiel, ce qui m’a permis d’avoir du temps pour moi et notamment pour le syndicat. Je suis chanceux et le temps que j’arrive à dégager je le mets à profit pour les autres, je me bats pour que tous mes collègues de la branche aient aussi le droit à de bonnes conditions de travail, bienveillantes et respectueuses.»

Le jeune homme fait partie de la Commission spécifique de formation des métiers du bois mais aussi du pôle construction, un engagement important. «En tant que représentant des métiers du bois, je suis plus à même d’échanger techniquement avec les enseignants et les entrepreneurs pour faire avancer les choses.» Il y a trois ans, Fabien Kreis est élu coprésident du second œuvre genevois et, depuis septembre dernier, il est président du second œuvre romand. «Je suis fier de pouvoir aider mes collègues et apporter ma pierre à l’édifice. L’artisanat regorge de métiers nobles, mais souvent dévalorisés. Il faut redorer leur blason, malgré leur pénibilité, et les pérenniser.»

Enjeux de taille
Droit, franc, honnête et ouvert au dialogue, notre Genevois se réjouit d’être au cœur des prochaines négociations dans le secteur en 2028. D’ailleurs, il y a du pain sur la planche. Améliorer les conditions de travail, un défi amorcé à travers la campagne pour les chantiers dignes, mais aussi augmenter les salaires. «Entre 2010 et 2022, j’ai eu 70 centimes d’augmentation sur ma paie. Certes, l’an dernier, notre mobilisation a payé et on a arraché une belle hausse nécessaire des salaires, mais pour nous, il s’agit seulement d’un rattrapage des quinze dernières années.» Le second œuvre fait aussi face à d’autres enjeux, comme la question des intempéries, la formation continue et le temps de travail. «On est arrivés à un seuil de tolérance maximum: 41 heures par semaine avec la possibilité de faire 120 heures supplémentaires par an, on ne peut pas plus! On doit se battre pour réussir à mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Mais pour ça, on a besoin de renfort, dans nos beaux métiers et au sein d’Unia, que les jeunes se syndiquent, s’impliquent dans les instances et assurent la relève. Nous aussi on construit la Suisse. On doit être fiers de ce qu’on fait, et ne pas avoir peur des représailles. On doit montrer qu’on est prêts à se mobiliser.» 

Une vidéo de Olivier Vogelsang. 

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