Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Le 57e Congrès de l’Union syndicale suisse s’ouvre vendredi

Le Congrès de L'USS en 2018.
© Neil Labrador

Le dernier Congrès de l’USS s’était déroulé il y a tout juste quatre ans, au Kursaal à Berne.

Pouvoir d’achat, prévoyance vieillesse, climat, grève des femmes, protection contre les licenciements et Europe seront au cœur des discussions des délégués

Vendredi 25 et samedi 26 novembre, quelque 220 délégués des vingt fédérations membres de l’Union syndicale suisse (USS) se rassembleront à Interlaken pour le 57e Congrès de la plus grande organisation de travailleurs du pays, représentant 320000 affiliés. Environ 80 invités seront aussi présents. Au cœur des travaux du Congrès, qui se réunit tous les quatre ans, se trouvent trois textes d’orientation et de nombreuses propositions et résolutions.

Quels seront les principaux enjeux du Congrès? Le point avec Gabriela Medici, première secrétaire adjointe de l’USS: «Le matin du premier jour, nous aborderons le texte d’orientation sur le pouvoir d’achat et la répartition. L’après-midi sera consacré à celui sur la prévoyance vieillesse. Ces deux textes reflètent un enjeu central, celui des revenus des actifs et des retraités qui sont sous pression, et la nécessité de les relever. Concernant les salaires, ce sera l’occasion de lancer notre nouvelle offensive pour des salaires minimums à 4500 francs pour tous et à 5000 francs pour les personnes disposant d’un CFC, comme présenté la semaine dernière en conférence de presse» (voir ici). La syndicaliste précise que c’est en lien avec ce débat que le choix du conseiller fédéral invité au congrès – une tradition pour l’USS – a été porté sur Guy Parmelin, responsable de l’Economie, du pouvoir d’achat et du partenariat social. Ce dernier interviendra en début d’après-midi. Suivra le débat sur la prévoyance vieillesse. «La discussion débouchera sur toute une série de revendications face au niveau des rentes qui baisse et qui est mis en danger par le projet LPP 21. Nous allons nous positionner contre tout démantèlement, tant pour le 2e pilier que pour l’AVS», souligne Gabriela Medici, qui rappelle que l’initiative pour une 13e rente AVS sera aussi au centre des prochaines échéances afin d’améliorer le pouvoir d’achat des retraitées et des retraités.

Le troisième texte d’orientation, intitulé «Lignes directrices syndicales pour un tournant climatique réussi», sera discuté le samedi matin. Il présente une série de principes et de revendications concrètes afin d’apporter des réponses communes face aux défis environnementaux.

Vers la grève féministe

La question femmes sera aussi l’un des moments forts du Congrès. Des propositions seront débattues le vendredi pour appuyer la décision d’organiser une nouvelle grève féministe le 14 juin 2023. «En 2019, les syndicats ne sont pas apparus ouvertement durant la grève, même si nous étions fortement présents. C’était une volonté de mettre en avant les collectifs féministes. Cette année, nous souhaitons être clairement visibles et mener des actions dans les entreprises, avec un focus sur les conditions de travail. La question de l’égalité sera bien sûr au centre, mais dans un sens plus large que l’égalité salariale, avec les problématiques d’intégration sur le marché du travail, des temps partiels forcés, des problèmes de garde des enfants et de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.»

Protection contre les licenciements

A travers les propositions, d’autres thèmes seront abordés par les délégués, comme celui de l’Europe, qui pourrait prendre une ampleur particulière selon l’actualité, ou encore des problématiques concernant les migrants ou la formation. L’une des discussions attendues dans les rangs d’Unia est celle de la protection contre les licenciements antisyndicaux. Après le congrès du syndicat de février dernier, qui avait décidé de proposer à l’USS le lancement d’une initiative pour renforcer cette protection, deux requêtes seront débattues à ce sujet. «Nous n’allons pas encore décider du lancement d’une initiative, nous n’avons pas de texte prêt, et surtout, nous attendons le résultat de la médiation entre les partenaires sociaux sur la question qui a été prolongée jusqu’à la fin de l’année. Le comité de l’USS entend réagir selon ce qui en ressortira. C’est un sujet très important. Qui nous tient à cœur autant qu’à Unia», indique Gabriela Medici.

Plusieurs syndicalistes internationaux prendront la parole durant le Congrès. Il s’agit de Wolfgang Katzian, président de la Confédération autrichienne des syndicats (ÖGB); de l’Italienne Daniela Modonesi, secrétaire syndicale de la FILT-CGIL, active dans le domaine de l’aviation et des transports; d’Oleksandr Shubin, vice-président de la Fédération des syndicats d’Ukraine; et du Suédois Claes-Mikael Ståhl, secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats (CES).

Le Congrès procédera également à l’élection de la direction de l’USS et de son comité. A la présidence, Pierre-Yves Maillard, élu lors du congrès de 2018, se représente. Un changement est attendu à la vice-présidence, composée de deux personnes, en raison du départ à la retraite de Giorgio Tuti du SEV. Natascha Wey du SSP est candidate aux côtés de Vania Alleva d’Unia, actuelle vice-présidente.

Plus d’informations sur: uss.ch/congres

Pour aller plus loin

«Nous avons réalisé un très gros travail ces quatre dernières années»

prix

Fort de sa mobilisation et du succès remporté lors des négociations salariales, le groupe professionnel Coop est distingué par le «Prix engagement» d’Unia

Remise de la «Râpe d’or» valaisanne à Sion

patrons et syndicats

La «Râpe d’or» 2024 a été décernée mercredi 21 février par Unia Valais à l’Association valaisanne des entrepreneurs (AVE) et à l’Association valaisanne des entreprises du carrelage...

«Emanciper le travail de la tutelle patronale»

manif

Depuis dix ans, le Groupe postcapitalisme romand planche sur des alternatives au système dominant. Le monde du travail est au coeur de ses réflexions

Les retraités romands d’Unia: des militants actifs qui souhaitent être reconnus

Denis Berger et John Amos regrettent que leur syndicat soit devenu un «mastodonte», ils plaident pour plus de créativité et une participation accrue des militants.

Président et vice-président du comité romand des retraités du syndicat, John Amos et Denis Berger prennent la parole pour faire connaître leur instance et demander qu’elle ait une existence statutaire