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La Vallée de Joux en masse dans la rue pour son Pôle santé

Manifestation
©Thierry Porchet

Les professionnels et la population se sont mobilisés pour défendre un service essentiel dans la Vallée de Joux. 

Plus de 2000 manifestants ont dit non, ce 30 août, aux coupes imposées par le Conseil d’Etat vaudois. Un premier message avant d’autres mobilisations dans le canton.

Dans la paisible Vallée de Joux, où les mouvements populaires d’ampleur ne sont pas vraiment fréquents, les événements du 30 août resteront à coup sûr dans les mémoires. Et pour cause: plus de 2000 personnes sont descendues dans la rue pour manifester leur ferme opposition aux coupes budgétaires imposées à leur Pôle santé (PSVJ) par le Conseil d’Etat. De l’avis des professionnels et des usagers, ces mesures d’austérité, d’un montant de 3 millions de francs – soit un sixième du budget global – mettraient en grand danger la pérennité de la structure. Alors, la population a décidé de montrer son mécontentement. 

«L’ampleur de la mobilisation ne m’étonne pas, note Noé Pelet, secrétaire syndical d’Unia Vaud, organisation qui soutient le mouvement. On assiste à une attaque en règle d’un service essentiel et on fragilise par-là l’équilibre de tout un territoire.» Selon plusieurs observateurs, la disparition ou l’affaiblissement du pôle existant aura comme conséquence certaine de créer un désert médical. «L’hôpital le plus proche se situe à Saint-Loup, ajoute le syndicaliste. Or, les mesures d’économie le concernent aussi et pousseraient les patients à se tourner vers le CHUV ou l’Hôpital de Morges, qui sont bien trop éloignés.»

Un service essentiel
Un état de fait semble acquis: le PSJV répond aujourd’hui à un besoin essentiel de la population. Comme le confirmait sa directrice Pascale Meylan au journal 24 Heures, la structure reçoit chaque année 4500 patients dans ses urgences et compte plus de 500 hospitalisations, des chiffres qui ne tiennent pas compte des nombreuses consultations. A relever encore que des efforts quant aux coût ont été faits ces derniers temps, en renforçant notamment les soins à domicile sur demande explicite du Canton. Cela n’est visiblement pas assez aux yeux de l’exécutif vaudois. 

Contacté, le président du PSVJ, Sébastien Cala, qui est également présidents du groupe PS au Grand Conseil du canton, évoque les suites du mouvement: «Nous avons déjà rencontré le Conseil d’Etat avant la manifestation, nous allons désormais discuter avec les services concernés pour trouver des solutions. On perçoit une ouverture plus grande de la part des autorités mais il est évident que l’enjeu est global et porte sur l’ensemble des coupes articulées avec un certain mépris cet été, par un simple courrier. Nous savons que l’exécutif cantonal veut trouver 300 à 400 millions de francs d’économies mais nous ne savons pas pour l’heure qui va être touché et à quelle hauteur, sinon que les pôle santé seront amputés de 20 millions de francs et l’Université de Lausanne de 24 millions.»

Mobilisation étendue
Après le désaveu du Grand Conseil, qui s’est prononcé unanimement contre le plan d’austérité, la manifestation de la Vallée de Joux donne un premier signal fort depuis la rue. D’autres suivront: Château-d’Œx sera le prochain, avec une mobilisation prévue le 25 septembre, à travers un cortège qui s’élancera à 18h depuis l’hôpital. Lausanne suivra le 2 octobre. Rendez-vous est donné à Montbenon à 18h pour dire non à l’attaque menée contre le service public.

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