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Greenpeace: viande suisse sur le gril

Vaches.
© Thierry Porchet

Selon l’ONG, la Suisse dépend largement des importations pour nourrir son bétail, dont du fourrage concentré, notamment du soja, provenant du Brésil.

La dépendance de l’agriculture suisse aux importations nuit gravement à l’environnement, estime Greenpeace

La viande helvétique, moins suisse qu’elle n’y paraît. Voilà ce qui ressort d’une étude menée par Greenpeace. Dans un communiqué de presse du 2 février, l’ONG précise, enquête à l’appui, que plus de la moitié du fourrage concentré nourrissant les animaux de rente dans notre pays est importée. Celui-ci provient essentiellement du soja cultivé à l’étranger. Avec de graves conséquences pour l’environnement dans les pays de production mais aussi dans nos frontières, où les éleveurs peuvent, en s’approvisionnant à l’extérieur, garder davantage d’animaux; et, partant, augmentent leur impact sur la nature. «La production de fourrage entre en concurrence avec celle d’aliments pour les humains et entraîne une pression sur les sols toujours plus forte, qui menace les forêts, la biodiversité et le climat, explique Alexandra Gavilano, chargée de campagne agriculture et climat pour Greenpeace Suisse. En Suisse, sans importations de fourrage, la production de viande serait réduite de 50%.» L’ONG donne plusieurs exemples de désastres écologiques liés à la culture du soja, notamment au Brésil et en Argentine où la culture de cette légumineuse explose – le numéro un dans le domaine restant néanmoins les Etats-Unis. «Au Brésil, la superficie consacrée au soja y a plus que triplé ces vingt dernières années, faisant du pays le deuxième producteur et le premier exportateur dans le monde. Cette évolution se fait aux dépens d’écosystèmes essentiels pour la biodiversité, pour les personnes et pour le climat, et ne concerne que 5% des exploitations agricoles dont la majorité est aux mains industrielles.» Selon l’ONG, plus de 50% du soja importé en Suisse vient de cet Etat. Pourtant, souligne Greenpeace, les organismes faîtiers du secteur de l’élevage, notamment Proviande, affirment que 85% du fourrage utilisé dans notre pays est d’origine indigène. L’explication? Ce chiffre ne tiendrait pas compte de l’importance du fourrage concentré majoritairement importé et dont un grand nombre d’animaux ne peuvent se passer dans leur nourriture. Les protéines issues du soja donné au bétail seraient en outre classées comme «sous-produit de la production d’huile» occultant la dépendance de l’agriculture suisse aux importations de fourrage. L’ONG fustige, dans ce contexte, la redistribution de l’argent public à des organisations faîtières des différents secteurs de production au travers de campagnes marketing comme celle de «Viande Suisse» menée par Proviande. «Cet état de fait est justifié avec un discours sur la durabilité: manger de la viande ou des produits laitiers suisses serait meilleur pour l’environnement et pour le climat. Manger des produits locaux est uniquement durable si les animaux d’élevage sont alimentés avec de la nourriture produite localement.» Et Alexandra Gavilano de dénoncer un mauvais usage des subventions: «Il est parfaitement normal que de l’argent public soit utilisé pour aider les agriculteurs suisses. Il est cependant inacceptable que ces subventions favorisent la destruction de l’environnement dans d’autres pays.» Pour l’organisation, la Confédération doit investir ses deniers dans le soutien d’une agriculture plus écologique et réviser en profondeur son système de promotion des ventes.»

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