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Formation: La fiche de salaire décortiquée

Un homme explique comment lire une feuille de salaire.
© Thierry Porchet

Dario Chiaradonna, assistant de direction à Unia Vaud, s’est chargé de la formation à laquelle ont participé plus d’une cinquantaine de nouveaux membres du syndicat.

Unia Vaud a organisé pour ses nouveaux membres un cours sur le contenu de la fiche de salaire. Une initiative qui a rencontré un franc succès.

Ambiance studieuse le 22 mai dernier à la Maison du peuple de Lausanne. Plus d’une cinquantaine de nouveaux membres d’Unia ont participé à une soirée d’information gratuite consacrée à la compréhension des différents éléments figurant sur une fiche de salaire. L’assemblée était représentative de différents corps de métier, avec une majorité d’employés du nettoyage mais aussi de l’hôtellerie-restauration, de la construction, de la logistique ou encore des soins. Les syndiqués ont été répartis dans deux salles, la formation ayant été dispensée en français et en espagnol. «Nous avons invité les personnes qui se sont inscrites à Unia au cours de ces derniers six mois. Beaucoup d’entre elles sont issues de la migration», précise Maurizio Collela, secrétaire syndical d’Unia. Le but de la rencontre? «Leur souhaiter la bienvenue,  tout en leur offrant un cours qui répond à un besoin. C’est aussi un moment de convivialité et, espérons-le, de fidélisation à l’organisation.» 
Devant l’assemblée, Dario Chiaradonna, coordinateur des instances régionales et institutions d’Unia Vaud et assistant de direction, entame la soirée par une brève présentation du syndicat – la version espagnole est assurée par son collègue Javier Carcedo – avant d’entrer dans le vif du sujet. Au cœur de son exposé, les déductions sociales obligatoires et les suppléments de salaire. Pas simple... «Le système suisse est complexe et même les personnes vivant dans le pays depuis plusieurs générations en savent souvent moins que les nouveaux arrivés», souligne le spécialiste.

Important pour se défendre
«Je suis venu à la séance car je ne connais pas tous mes droits. Et c’est important pour se défendre. Je n’ai pas de problème actuellement avec mon patron, mais vaut mieux ne pas attendre», témoigne Georges (prénom fictif), 56 sans, livreur de repas à temps partiel. Un job, précise-t-il, rémunéré au minimum et qui l’a obligé à acheter un scooter après avoir sué à vélo. «La démarche d’Unia est utile», ajoute l’immigré résidant en Suisse depuis vingt ans. Mohammed, même âge, est employé par une entreprise du bâtiment. Il a travaillé 18 ans en Italie puis 14 ans en France où il rentre tous les week-ends, à Annemasse, rejoindre sa famille. «J’avais envie de changement. Je suis mieux payé en Suisse mais à la fin, après tout ce qui est retiré, et les factures, le salaire reste le même», soupire le maçon qui note encore: «Je ne comprends rien à la fiche de salaire, aux déductions et aux impôts à la source. Cette soirée est une bonne idée.» Cécile (prénom d’emprunt) a frappé à la porte du syndicat à suite d’un problème de mobbing suivi d’un burnout et d’un licenciement. La quinquagénaire travaillait dans l’administration d’une société de ventilation et compte aujourd’hui sur Unia pour qu’il vérifie les décomptes de salaires finaux. «J’ai voulu aussi dénoncer les malversations de mon ancien patron», ajoute Cécile qui, si elle connaissait déjà la plupart des informations données ce soir, juge néanmoins l’initiative positivement. «Je conseillerai clairement à d’autres de venir.» 

Fausses croyances
La présentation terminée, les questions fusent. Un homme s’informe sur le paiement d’heures supplémentaires, un autre sur le risque d’un trou dans sa future rente AVS, une femme s’interroge sur des frais de gestion ajoutés aux déductions pour le 2e pilier... Les secrétaires syndicaux répondent, tendent des cartes de visite pour les cas nécessitant davantage de temps à leur résolution, proposant alors aux requérants de prendre rendez-vous. Au terme d’une bonne heure de cours, l’assemblée est invitée à partager un apéritif où se prolongent les discussions. «Nous envisageons de répéter l’exercice chaque six mois. Et nous garderons cette thématique. Il y a beaucoup de fausses croyances sur la question. Mais nous n’excluons pas de créer un autre module sur la lecture du certificat de prévoyance», précise encore Maurizio Collela qui, vu le succès de cette première formation, envisage aussi de l’organiser dans d’autres sections vaudoises d’Unia.

Une vidéo de Virginie Zimmerli.

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