Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Filet législatif percé...

Immense domaine agricole.
© Erich Westendarp/Pixabay

Selon Public Eye, des dizaines de substances dangereuses, bannies sur le territoire helvétique, continuent d’être exportées, en particulier par le géant bâlois Syngenta.

La Suisse continue d’exporter des pesticides interdits, dénonce Public Eye, auteur d’une récente enquête sur la problématique

«La Suisse continue d’exporter des pesticides interdits, malgré un renforcement de la législation entrée en vigueur en 2021. Des dizaines de substances dangereuses, bannies sur le territoire helvétique, échappent aux nouvelles dispositions édictées par le Conseil fédéral.» Auteur d’une enquête sur les exportations de pesticides interdits, Public Eye a dénoncé dans un récent communiqué les failles de la réglementation suisse en la matière. Selon l’ONG, notre pays a, cette année et celle précédente, autorisé le géant bâlois Syngenta à commercialiser plus de dix tonnes de produits phytosanitaires à base de triasulfuron, une substance prohibée en raison «d’un risque de pollution des nappes phréatiques, de sa toxicité pour les organismes aquatiques et de son potentiel génotoxique présumé». Une marchandise livrée à l’Algérie et à la Tunisie où, note encore l’Organisation, les agriculteurs ne disposent généralement pas de formation et d’équipements de protection nécessaires, rendant ce produit, utilisé dans les cultures céréalières comme le blé et l’orge, d’autant plus dangereux. Public Eye souligne par ailleurs avoir obtenu des autorités allemandes des documents confidentiels révélant que cette année, Syngenta a exporté 100 tonnes de pesticides, renfermant des substances interdites, sur notre territoire et dans l’Union européenne; entre herbicide mortel en cas d’inhalation, tueur d’abeilles, pollueur cancérigène d’eaux souterraines, fongicide toxique pour la reproduction. Ce négoce notifié depuis l’Allemagne à destination de pays tiers a passé par la Suisse sans qu’il apparaisse dans les données officielles. Bien que non autorisés en Suisse, ces pesticides ne font en effet pas l’objet d’une obligation d’annonce auprès de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), car ils ne figurent pas sur la liste des exportations de produits chimiques dangereux. Et ne nécessitent pas l’aval des Etats réceptionnaires. «Ils échappent ainsi au durcissement des dispositions édictées par le Conseil fédéral», déplore Public Eye, ajoutant qu’il ne s’agit pas de cas isolés. «Quelque 90 pesticides interdits – tous soumis à des restrictions à l’exportation au niveau européen – peuvent être exportés librement depuis la Suisse, tout en restant invisibles aux yeux des autorités et du public.» Le problème résulterait en grande partie de la trop lente actualisation de la liste de l’OFEV. Dans ce contexte, l’ONG estime qu’une interdiction totale des exportations toxiques, doublée d’une application stricte, doit être prononcée et par la Suisse et sur l’ensemble du Vieux-Continent.

Pour aller plus loin

Les armoires électriques sous les projecteurs

Coauteur d’«ElectriCity», Pascal Jaquet, qui signe ses propres graffitis d’un petit sapin, a été un adolescent rebelle. Le graffeur et illustrateur accompagne, depuis quinze ans, des jeunes dans ce projet artistique au cœur de la ville.

Depuis quinze ans, les préapprentis du Centre d’orientation de formation professionnelle colorent les armoires électriques de la Ville de Lausanne. Un livre met en lumière ce projet

Le Tribunal fédéral donne raison aux activistes de «Block Friday»

© Neil Labrador

Quatre ans après l’action de désobéissance civile devant un centre commercial de Fribourg, sept activistes climatiques sont définitivement acquittés par le Tribunal fédéral (TF).

Contrer la surconsommation du Black Friday

La semaine dernière, plusieurs actions ont été menées un peu partout en Suisse pour dénoncer le Black Friday. Parmi elles, notons qu’une pétition, toujours en cours de signature, a...

Personnel de maison: financièrement à l’aise, mais totalement soumis

Dans son ouvrage «Servir les riches», la sociologue Alizée Delpierre dresse un magnifique portrait du personnel de maison en France, généralement bien situé financièrement mais sous le joug de l'employeur