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«Chaque fois que j’en ai besoin, Unia est là pour moi»

Hugo Pereira
© Olivier Vogelsang

Membre d’Unia depuis huit ans, Hugo Pereira fait preuve d’un engagement sans faille, qui l’a amené à prendre des responsabilités dans le comité des échafaudeurs.

Pour Hugo Pereira, président du comité vaudois des échafaudeurs qui a développé sa fibre syndicale en arrivant en Suisse, l’engagement collectif est la clé du succès.

Nous le rencontrons en fin de journée à Crissier, dans la périphérie lausannoise. A mi-chemin entre Vevey, où il a travaillé pendant trois jours, et la région d’Yverdon, où il habite. Ce genre de déplacements est le pain quotidien d’Hugo Pereira, échafaudeur de son état. «Nous couvrons tout le canton de Vaud», raconte ce grand type, aussi souriant que baraqué. En général, lui et ses collègues ne passent que quelques jours sur chaque chantier, juste le temps de monter ou de démonter les échafaudages, avant de changer d’endroit. «Mais on reste parfois plus longtemps. Par exemple, j’ai travaillé plus de trois ans au campus de la RTS, à Ecublens. Sur les gros chantiers, il y a toujours de quoi faire durant les différentes phases de travaux.»

Membre d’Unia depuis huit ans, il y fait preuve d’un engagement sans faille, qui l’a amené à prendre des responsabilités. Ce Portugais de 41 ans, en couple et père d’une fille de 12 ans – dont il porte le prénom tatoué sur l’avant-bras – préside en effet, depuis environ deux ans, le comité des échafaudeurs d’Unia Vaud. A ses yeux, l’engagement collectif des travailleurs est indispensable: «Il faut qu’on soit unis. Les maçons sont nombreux, ça leur donne de la force. Mais il y a beaucoup moins d’échafaudeurs, alors il faut qu’on se défende ensemble.» Hugo Pereira souligne toutefois que les deux branches se soutiennent mutuellement. «Souvent, ils participent à nos assemblées et nous aux leurs.»

Rêves d’étoiles
Enfant, cet homme au regard respirant la gentillesse rêvait de devenir astronaute. Sans aller jusqu’à tutoyer les étoiles, il a tout de même fini par exercer un métier qui lui fait prendre de la hauteur. Mais qui n’est pas sans risque. «Dans le montage d’échafaudages, les règles de sécurité sont strictes et la formation est très importante, par exemple pour l’utilisation du harnais.»

Ses premiers pas dans le monde professionnel, au Portugal, remontent à ses 15 ans. «Pendant les vacances scolaires, j’ai commencé à travailler dans une usine de lavabos. Puis, j’ai fait une formation de monteur de portes automatiques.» Une activité qu’il exercera jusqu’à son départ pour la Suisse, en 2015. «Mon beau-père, qui vivait déjà ici, m’a proposé de venir. J’avais envie de changement et j’ai saisi l’opportunité.» Dès son arrivée, il est engagé dans la grande entreprise d’échafaudages où il est toujours employé aujourd’hui, avec le rang de chef de groupe. 

«J’ai déjà eu des propositions d’engagement ailleurs, mais je me plais ici pour l’instant, confie-t-il. La stabilité, c’est bien. En plus, mon patron a accepté de m’augmenter. Et puis, le dépôt se trouve à quinze minutes de chez moi, c’est pratique.»

Mobilisation payante
Ce n’est qu’après deux ans en Suisse qu’Hugo Pereira entre à Unia. «C’est un de mes collègues, devenu par la suite secrétaire syndical, qui m’a fait prendre ma carte de membre. J’étais mal payé et, grâce au syndicat, j’ai pu toucher des arriérés de salaire.» Petit à petit, il s’implique davantage, se rend aux assemblées, intègre le comité de branche. «J’ai notamment participé aux négociations de la CCT. En se mobilisant, on a réussi à obtenir des augmentations de salaire. Aujourd’hui, on gagne 300 francs de plus que quand je suis entré à Unia.»

Avant de quitter son pays natal, l’ouvrier n’avait jamais été syndiqué. «Au Portugal, ça ne marche pas, les syndicats, lâche-t-il. Ils ne font pas grand-chose pour les travailleurs, sauf pour les fonctionnaires. Alors, les gens n’y croient pas.» Mais Unia est devenu pour lui comme une grande famille. «Chaque fois qu’on a besoin de quelque chose, le syndicat nous aide. J’avais un collègue temporaire qui n’était plus payé depuis deux ou trois mois. Il a suffi qu’Unia passe un coup de fil et c’était réglé.» Hugo Pereira encourage d’ailleurs ses collègues à adhérer. «J’en ai déjà recruté une dizaine», se félicite-t-il. Sa compagne, qui travaille en EMS, est également membre du syndicat. Elle aussi est originaire du Portugal, où le couple a fait construire une maison pour ses vieux jours. «La Suisse nous a beaucoup donné. Mais nous restons attachés à notre pays.» 

Une vidéo de Olivier Vogelsang.

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