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Pas de bradage des revendications

Soutenues par Unia, les vendeuses de Mode Discount Plus à Genève ont entamé le 4 février une grève illimitée. Eclairages

Suite à leur licenciement, quatre des cinq vendeuses de Mode Discount Plus à Genève ont entamé, le 4 février dernier, une grève. Soutenues par Unia, elles réclament un plan social ou la garantie de conserver leur poste auprès d'un repreneur éventuel. Parallèlement des actions de soutien ont été menées devant plusieurs boutiques de la marque dans l'ensemble de la Suisse A l'heure où nous mettions sous presse, ce lundi, la direction refusait toujours toute négociation.

Ni les mesures d'intimidation de l'employeur ni ses tentatives de division du personnel n'ont eu raison de la détermination des grévistes. Soutenues par Unia, quatre des cinq vendeuses de Mode Discount Plus à Genève ont décidé de lutter jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Des exigences qui n'ont rien d'exagéré. Licenciées à la fin du mois en raison de la fermeture de la boutique appartenant au groupe Regula Holding SA, les employées se battent pour obtenir un plan social ou la garantie de la reprise de leur contrat de travail si un repreneur s'annonce. Non sans avoir offert au préalable la chance à leur direction d'éviter ce débrayage.

Entraves à la grève et intimidation
Contactée en décembre, cette dernière a en effet refusé toute discussion. «Elle a argué que la boutique était surendettée», précise Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical en charge du dossier. Un motif balayé par le syndicat ayant reçu des mains des travailleuses un tableau attestant de la bonne santé financière du magasin. «Les résultats du commerce genevois le placent en quatrième position du meilleur chiffre d'affaires des 19 filiales que compte l'enseigne en Suisse. En l'absence de reprise des contrats de travail, nous demandons à la direction de compléter les indemnités de chômages des vendeuses à concurrence de 100% du salaire, durant un an.» Jamshid Pouranpir dénonce par ailleurs les dispositions prises par le commerce genevois pour casser la grève. «On a recruté deux personnes de Lausanne pour contrecarrer les effets de lutte. Un agent de sécurité a été placé dans le magasin pour intimider les grévistes.» Même indignation suite aux menaces faites par la direction de ne pas verser les salaires aux vendeuses si elles ne reprenaient pas immédiatement le travail.

Elan de solidarité
Autant de pratiques qui ont poussé Unia à dénoncer la semaine passée les méthodes de la chaîne devant plusieurs de ses filiales en Suisse. Différentes actions d'information et de sensibilisation du personnel de Mode Discount Plus et de la clientèle ont ainsi été menées, générant un élan de solidarité avec les grévistes. De quoi irriter le groupe qui s'est alors adressé par courrier à l'ensemble de ses salariés, relevant que ces mouvements nuisaient aux intérêts de l'enseigne et que des dédommagements pourraient être réclamés... Une pression inacceptable pour le syndicat qui s'est par ailleurs étonné d'apprendre, dans la foulée, que Regula Holding serait en négociation pour la reprise du personnel. «C'est ce que prétend maintenant la chaîne alors qu'elle a toujours refusé de donner de telles garanties. Le cas échéant, les licenciements genevois ne pouvaient être prononcés. C'est contraire à la loi.»
Les vendeuses de la boutique de la ville du bout du lac avaient déjà fait grève il y a deux ans, réclamant des salaires conformes à la Convention collective de travail. Un débrayage alors couronné de succès. Aujourd'hui, elles réaffirment leur détermination. Et n'entendent en aucun cas brader leurs revendications. Un appel à la solidarité, à Genève, et aussi dans les autres filiales a été lancé en vue de récolter des fonds en faveur des grévistes.

Sonya Mermoud