Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Nouvelle victoire pour les temporaires chez Firmenich

Firmenich
© Thierry Porchet

Entamé il y a trois ans, le dialogue social porte ses fruits. Depuis 2015, 60 travailleurs temporaires ont été engagés avec des contrats à durée indéterminée par l’entreprise Firmenich.

Le créateur de parfums, Manpower et Unia ont négocié un accord garantissant l’égalité salariale à l’embauche entre les employés fixes et temporaires

Depuis le 1erjuillet, le personnel temporaire de Manpower déployé chez Firmenich bénéficie des mêmes salaires d’embauche que le personnel fixe. Après plusieurs mois de discussions, le créateur genevois de parfums et d’arômes ainsi que l’agence de placement ont conclu, avec Unia, un accord inédit en Suisse pour garantir cette égalité salariale sur les trois sites du canton. Concrètement, le salaire annuel brut à l’embauche sera de 63 804 francs pour le personnel sans diplôme et sans expérience dans l’industrie chimique et de 68 887 francs pour la même catégorie d’employés, mais avec plus de cinq ans d’expérience. Pour le personnel qualifié, les salaires bruts annuels à l’embauche s’élèvent à 73 333 francs, respectivement à 79 209 francs avec cinq ans d’expérience. «Ces salaires de référence ont par ailleurs été définis comme salaires d’usage pour l’entier des grandes entreprises de la branche chimique et pharmaceutique du canton de Genève par la Commission tripartite cantonale (Conseil de surveillance du marché de l’emploi)», souligne un communiqué de presse commun.

Les trois signataires se félicitent de cet accord. En réalité, leur collaboration n’est pas récente. 

En 2015 déjà, après avoir été sollicité par les travailleurs temporaires de Firmenich, Unia prend les choses en main et tend une perche à l’employeur et à Manpower pour mettre fin à la sous-enchère entre personnel fixe et temporaire. Un premier accord entre les partenaires sociaux voit alors le jour, comportant une limitation de la durée maximale des missions temporaires, tout en encourageant l’engagement des salariés temporaires en fixes, le principe d’indemnités en cas de fin de mandats (primes de loyauté), ainsi que l’instauration d’un partenariat social, prévoyant la mise en place d’une délégation de salariés temporaires. En 2017, le dialogue social s’est poursuivi pour améliorer l’accord déjà existant. 

60 employés fixés

Le bilan est plutôt positif puisque depuis 2015, soixante travailleurs temporaires ont été engagés avec des contrats à durée indéterminée par l’entreprise Firmenich. «Nous espérons que l’égalité salariale prévue par l’accord accentuera la fixation des travailleurs temporaires déjà en cours», insiste Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d’Unia Genève. 

De son côté Firmenich n’a pas souhaité communiquer la proportion de travailleurs fixes et temporaires ni les différences de salaire qui existaient jusqu’ici. L’entreprise se limite à dire qu’elle opère «avec un taux de ressources temporaires responsable». Après le renforcement de cet accord qui uniformise les conditions de travail, quel intérêt de continuer à recourir à du personnel temporaire? Firmenich refuse de répondre. «Il est clair que l’élément financier est de moins en moins intéressant pour l’entreprise, admet le syndicaliste. L’avantage du statut du temporaire reste la possibilité de se séparer facilement de son employé pour pallier les fluctuations de la conjoncture. C’est pourquoi nous continuons à œuvrer pour leur régularisation.»

En termes de construction syndicale, l’expérience est capitale pour Unia. «Nous menons une réflexion spécifique aux travailleurs temporaires de Firmenich avec leurs propres revendications, se réjouit Alessandro Pelizzari. Des représentations de travailleurs temporaires sont en cours de construction, c’est très encourageant.» 

Pour aller plus loin

«Il est urgent d’agir pour protéger les représentants du personnel»

Réunis à la Maison du peuple à Lausanne, les militants et les militantes de plusieurs entreprises de l’Arc lémanique ont abordé de nombreuses questions les préoccupant.

L’assemblée des militants de l’industrie de l’Arc lémanique d’Unia s’est réunie dernièrement pour faire le bilan de l’année écoulée, parler des retraites mais aussi du licenciement de l’un des leurs

Des salaires à la hausse dans l’industrie MEM

Les salaires minimums de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) seront augmentés de 1,7% dès le 1 er janvier 2024. Comme le prévoit la...

Saint-Gall: Dégradation des conditions de travail à SFS

Le groupe industriel SFS a demandé à une partie de ses collaborateurs de travailler davantage sans compensation salariale et a supprimé cinq jours de vacances

Une mondialisation pas si heureuse

Cadre de travail dans l'industrie.

Une étude du chercheur suisse Aris Martinelli montre que l’organisation mise en place par les multinationales conduit à une dégradation des conditions de travail