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La grève ne cale pas

En grève depuis quatre semaines, quelque 550 salariés du site Peugeot-Citroën d'Aulnay poursuivent leur combat

300 euros d'augmentation de salaires, l'embauche d'une partie des quelque 700 intérimaires et le départ à la retraite à 55 ans: les grévistes du site de production Peugeot-Citroën d'Aulnay, dans la région parisienne, ne cèdent pas sur leurs revendications. Depuis le 28 février dernier, quelque 550 ouvriers - sur un total de 4600 - ont déserté l'usine. Samedi dernier, soutenus par les syndicats, ils ont organisé une manifestation de protestation dans la capitale réunissant entre 1000 et 2000 personnes solidaires avec leur cause.

Au point mort
«Y en a marre des découverts, y en a marre de la misère, augmentons les salaires!»... «Et un, et deux, et trois cent euros»: les slogans scandés par les manifestants, rapporte notre confrère Libération dans son édition du 26 mars, ont mis l'accent sur les salaires. Refusant d'entrer en matière sur le montant réclamé, la direction de Peugeot-Citroën s'est bornée à proposer une majoration d'une vingtaine d'euros. Une offre dérisoire clairement rejetée par les protestataires qui réclament par ailleurs un revenu minimum de 1500 euros net pour les plus bas salaires. Aujourd'hui, la hiérarchie ne cédant pas d'un pouce, les négociations sont au point mort. Mais pas la mobilisation qui, à la quatrième semaine de grève, ne montre pas de signe d'essoufflement. Une vigueur qui n'est pas étrangère aux résultats obtenus par les travailleurs engagés par Magnetto, sous-traitant du groupe pour l'emboutissage. Suite à l'échec de négociations salariales, ces derniers avaient opté pour un débrayage. Trois jours plus tard, ils obtenaient 130 euros d'augmentation, l'embauche fixe d'une dizaine d'intérimaires et 5 jours de congé supplémentaires.

10'000 véhicules en moins
Forts de cet exemple et de la solidarité manifestée par 1300 collègues signataires d'une pétition de soutien, les grévistes poursuivent le combat. Et ce malgré les pressions exercées sur les ouvriers - nombre de travailleurs en poste auraient reçu différents courriers - visant à discréditer et à casser le mouvement. Lutte ouvrière relève pour sa part que les responsables de l'usine, pour pallier les effectifs manquants, auraient fait appel à des temporaires provenant d'autres sites. Les syndicats de l'usine ont d'ailleurs déposé une plainte au Tribunal de grande instance de Bobigny contre ce «recours illégal à des salariés intérimaires portant atteinte au droit de grève». La justice leur a donné raison condamnant le constructeur automobile à s'acquitter d'une amende de 5000 euros. Toujours selon Lutte ouvrière, nombre de temporaires, informés de la situation par des grévistes, auraient toutefois refusé, dans ce contexte, d'assumer leur remplacement. A noter aussi qu'une collecte en faveur des grévistes a permis à ce jour de récolter 50000 euros.
Depuis le début de la grève, la production de Citroën C2 et C3 - marques phares de l'usine - a diminué de 10'000 véhicules.

SM