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Hommage à Bernard Burkhard

Portrait de Bernard Burkhard.
© DR

La solidarité ouvrière au centre des combats

«Se taire et brûler de l’intérieur est la pire des punitions qu’on puisse s’infliger.» Bernard Burkhard, enfant de la classe ouvrière delémontaine, aura fait de ces mots du poète Federico García Lorca le principe de toute une vie. Dès ses premiers engagements, refusant de se taire, il s’est fait parole. Parole de réconfort pour les humbles, parole de soulèvement pour les exploités, parole de révolte face à l’arrogance des possédants, parole de tendresse pour les plus jeunes, qu’il chérissait. Bernard Burkhard a consacré sa vie à la défense des plus faibles. Mieux, il a toujours considéré ces derniers comme les acteurs de leur destinée, plaçant au centre de ses combats la solidarité ouvrière, loin des jérémiades de la gauche «commisérationniste». Il a fait vivre la parole et l’idée communistes dans son coin de pays.

Fondateur des Jeunesses socialistes jurassiennes, il quitte le Parti socialiste en 1967 pour créer, avec son compère Pierre Guéniat, la section cantonale du Parti suisse du travail, le POP jurassien. Il représente le parti dans différentes instances: Parlement jurassien (de 1979 à 1984, de 1995 à 1998 et de 1999 à 2001), Conseil de ville (de 1973 à 1980 et de 1993 à 2000) et Conseil communal de Delémont (1981-1989). Lors de son passage à l’exécutif de la Ville, il contribue au développement d’une politique du logement pour les classes populaires. Surtout, il est l’initiateur des TUD, les Transports urbains delémontains.

En marxiste conséquent, il milite dans différentes instances syndicales. Il sera tour à tour, président fondateur de la section jurassienne de la FOBB (aujourd’hui Unia) et membre du comité directeur de l’Union syndicale jurassienne. Il représentera ses collègues de travail en qualité de président de la commission du personnel de la Ville de Delémont.

Autodidacte, il met toute son énergie à maintenir l’existence d’un mouvement de tradition ouvrière dans le canton du Jura. Il donne de son temps et met à profit son expérience, sa capacité d’analyse et sa connaissance de textes puissants empruntés au marxisme pour former des nouvelles générations de militants. Jamais dogmatique, il articulait toujours son socle idéologique avec le réel.

Il laissera le souvenir d’un homme doux, ouvert et passionné. Fidèle en amitié, il prenait régulièrement des nouvelles des autres, même quand sa propre santé a commencé à décliner. Son absence va résonner longtemps, au risque de plonger ses camarades dans la nostalgie. Mais la force de Bernard a été, toute sa vie et jusque dans la mort, de transmettre intacte la braise qui peut à tout instant embraser les luttes. Son départ, dans la nuit du 14 au 15 septembre, sonne comme un rappel aux devoirs de tous les progressistes jurassiens: si tu trembles d’indignation à chaque injustice, alors tu es un de mes camarades! Les personnes qui pleurent aujourd’hui leur camarade ont le cœur gonflé d’orgueil en pensant à lui. Elles savent ce qu’il a représenté pour le mouvement ouvrier et à quel point il se considérait l’un des leurs, en fraternité. Toutes les personnes qui l’ont côtoyé ou qui ont partagé des moments de lutte s’unissent pour lui dire: «Merci camarade!»

Pierluigi Fedele, ancien secrétaire régional d’Unia Transjurane

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