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Les richesses concentrées dans une poignée de mains

Dans son dernier rapport, l’ONG Oxfam dénonce un accroissement des inégalités mondiales. Son partenaire, Solidar Suisse, présente la situation dans notre pays. Repères.

En marge du récent Forum économique mondial de Davos, plus connu sous l’acronyme anglais WEF, l’ONG Oxfam a publié son rapport 2025 sur les inégalités mondiales. Selon ce document, intitulé L’art de prendre sans entreprendre, la fortune des milliardaires a augmenté l’an dernier de 2000 milliards de dollars, soit trois fois plus rapidement qu’en 2023. La plupart d’entre eux n’ont pas eu besoin de mouiller leur chemise pour accumuler leur magot. Les 60% de celui-ci, précise Oxfam, proviennent «d’héritages, de liens de connivence, de pratiques relevant de la corruption ou de situations de monopoles». Parallèlement, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 6,85 dollars par jour, n’a quasi pas évolué depuis 1990. Et concerne près de 3,6 milliards d’individus, ce qui représente 44% de l’humanité. 
Le fossé entre riches et pauvres s’est aussi creusé dans nos frontières. Fin novembre 2024, rapporte Solidar Suisse dans un communiqué, la fortune totale des milliardaires dans notre pays s’élevait à 221,8 milliards de dollars, répartie entre 41 personnes. Selon l’ONG, cette dernière a augmenté depuis 2019 de 70,8 milliards de dollars, soit l’équivalent de 39 millions de dollars par jour! «Une personne appartenant au 1% le plus riche du pays met seulement 9 jours pour gagner autant qu’une personne faisant partie des 50% les plus pauvres en une année entière», calcule Solidar Suisse, dénonçant un déséquilibre profondément enraciné dans notre système mondial. «Les institutions internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, privilégient les intérêts des pays riches, tandis que les pays à faible et à moyen revenu sont accablés par les dettes.» L’ONG note par ailleurs que les sept principales nations industrielles détiennent 41% des droits de vote au sein de ces deux instances alors qu’elles représentent moins de 10% de la population mondiale. En outre, les pays à faible et moyen revenu consacrent près de la moitié de leur budget national au remboursement de la dette publique au détriment d’investissements dans l’éducation et la santé. «L’augmentation croissante des inégalités de revenus et de fortunes alimente les conflits sociaux», souligne Felix Gnehm, directeur de Solidar Suisse. L’organisation dénonce encore la forte influence des milliardaires sur les industries et l’opinion publique, prenant pour exemple l’investiture de Donald Trump. Et alerte sur les risques inhérents à la dangereuse corrélation entre richesse et pouvoir. «Cette corrélation n’a pas seulement des conséquences économiques: elle menace les fondements mêmes de notre démocratie.» Dans ce contexte, Solidar Suisse liste, aux côtés d’Oxfam, une série de mesures contre les inégalités. L’organisation rappelle aussi qu’elle mène 80 projets répartis sur quatre continents en faveur de conditions de travail décentes, de la participation démocratique ou encore de la justice sociale.

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