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La solidarité pour ciment

Vingt ans. Et une mission qui n’a pas pris une ride. Une tâche qui demeure plus que jamais essentielle dans une Suisse où les inégalités se creusent. Où les salaires réels ont baissé. Où les attaques patronales et de la majorité bourgeoise menacent les conditions de travail. Où l’individualisme et la numérisation de l’économie freinent l’élan collectif. Unia souffle cette année ses 20 bougies. Un anniversaire qui offre l’occasion d’ouvrir l’album des souvenirs tout en évoquant les enjeux futurs. Au cours de ces deux décennies, le syndicat a su tracer sa route, fort de ses quelque 175000 membres – dont 62% issus de la migration et près de 30% de femmes – et de ses plus de 1300 employés. Il est partie prenante d’importantes conventions collective de travail de force obligatoire. Avec, pour résultat, quelque 1,2 million de personnes qui en bénéficient aujourd’hui. Trois fois plus qu’avant la création d’Unia! Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, les maçons, les intérimaires, le personnel horloger ou celui de l’industrie des machines ont vu, grâce à ces accords, leur situation s’améliorer. Mais rien n’est toutefois jamais gravé dans le marbre. Et l’engagement se poursuit sans relâche.

Au cœur des luttes menées, de justes rémunérations, de bonnes conditions sociales ou encore la protection de la santé et de la sécurité ont rythmé le quotidien d’Unia. Et aiguisé sa combativité sans jamais l’entamer. Aux côtés d’homologues et de partis proches de sa sensibilité, le plus grand syndicat de Suisse a également largement mouillé sa chemise sur le terrain politique. Initiatives en faveur de salaires minimums, référendums pour faire barrage à l’extension d’horaires d’ouverture de magasins ou récemment la bataille dans les urnes pour une 13e rente AVS et contre la réforme de la LPP, etc.: Unia s’est impliqué dans des causes plurielles, animé par le seul souci de bâtir un monde plus équitable. Avec des succès, comme sur les deux dernières votations mentionnées. Mais aussi des échecs, dont celui, cuisant, sur l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes acceptée sur le fil du rasoir, en 2022. 

Mais bien sûr, rien n’aurait pu être obtenu sans l’implication de membres. Aucune avancée salariale ou sociale n’aurait pu voir le jour sans la construction de rapports de force et la détermination et le courage de travailleuses et de travailleurs œuvrant à ses côtés. Participant à des grèves, des manifestations, des pétitions et actions diverses. 

Les défis à relever restent multiples. A court terme, il s’agira, dans le cadre du renouvellement de la Convention nationale du secteur de la construction, de se battre pour de nouvelles améliorations et contre toute forme de dégradation des acquis. Les salaires devront non seulement compenser l’inflation mais connaître de véritables hausses. Même combat dans l’hôtellerie-restauration. Ces deux branches se portent à merveille grâce à leurs forces vives. Il est temps qu’elles en profitent. Il faudra également s’opposer à l’initiative de l’UDC «Pas de Suisse à dix millions» qui promeut fermeture des frontières et exclusion. Et, dans le cadre des relations bilatérales avec l’UE sur la libre-circulation des personnes, opposer une fin de non-recevoir à tout allègement du filet de sécurité contre les risques de dumping salarial. A plus long terme, la lutte portera toujours sur le terrain des inégalités avec des milliardaires qui ont encore vu dans nos frontières leur fortune croître. Selon le dernier rapport d’Oxfam, depuis 2019, leur capital a augmenté de plus de 35 millions de francs... par jour! 

Du pain sur la planche en perspective. Mais Unia a su s’imposer comme un acteur influent. Tant dans les sphères professionnelles que sur le front politique. Avec l’aide de sa base, il continuera à se mobiliser sans relâche dans la défense des salariées et des salariés et de leurs droits. Comme dans la construction d’une société plus juste. Avec, pour ciment, une solidarité essentielle.

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