Plan social amélioré et sous contrôle
Un plan d'environ 8 millions de francs a été négocié pour le personnel de la division horlogère de Metalor à Neuchâtel
Les longues et difficiles négociations portant sur le plan social applicable au personnel de la division horlogère de Metalor ont abouti. Pour mémoire, l'actionnaire majoritaire de l'entreprise neuchâteloise, la société d'investissement parisienne Astorg Partners, avait annoncé le mois dernier la fermeture pour mai prochain de cette division, pour cause de difficultés structurelles et conjoncturelles liées essentiellement à l'assèchement des marchés. Prise malgré un bénéfice global important du groupe, cette décision se traduira par 110 licenciements. La direction, sous la pression syndicale, a prévu entre-temps qu'une quarantaine de personnes pourraient être reclassées au sein du groupe ou auprès d'autres entreprises opérant dans le même créneau que Metalor. «C'est une bonne chose mais nous n'avons pas obtenu la garantie que cela se réalisera concrètement», commente Pascal Crespin, secrétaire syndical chargé de ce dossier pour Unia Région Neuchâtel.
Sous contrôle paritaire
Ce dernier a participé activement aux longues et difficiles négociations autour du plan social, aux côtés de la commission du personnel dont il salue «l'excellent travail marqué par la combativité et le sens de la solidarité». Cette détermination a porté ses fruits. Le plan social que la direction générale devra signer ces prochains jours est en effet plus étoffé que ce que l'entreprise proposait au départ. La somme globale qui y est consacrée passe de 6,5 millions à environ 8 millions de francs. Et les notifications de licenciements sont reportées au mois de mai.
En plus des indemnités de départ (en fonction de l'âge et de l'ancienneté) revues à la hausse, le plan adopté par l'assemblée du personnel prévoit une prime unique équivalant à un salaire et demi pour toutes et tous, à quoi s'ajoute une somme de 4000 francs par enfant à charge. Une somme d'un demi-million de francs est débloquée pour les mesures de reclassement, d'appui et de coaching des personnes licenciées. Deux fonds sont créés, l'un voué à la formation et l'autre à la solidarité active en faveur des cas de rigueur. Enfin, les préretraites pourront être prises dès l'âge de 58 ans, grâce à une rente pont financée par l'entreprise.
Côté garanties, un comité paritaire, comprenant d'une part les représentants de la direction et de l'autre les membres de la commission du personnel et d'Unia, sera chargé de contrôler l'application de ce plan social.
«Nous sommes parvenus à améliorer considérablement le plan social, grâce en particulier à la détermination de la commission du personnel, note Pascal Crespin. Mais il n'est pas question que nous fassions du triomphalisme. Il y a des personnes qui seront durement touchées, des emplois perdus, un savoir-faire gâché. Nous aurions préféré que la direction s'emploie à trouver une alternative, un projet industriel durable qui assure l'avenir des emplois.» Les impératifs financiers à court terme ont prévalu.
Pierre Noverraz