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De l’irresponsabilité de la multinationale Socfin

paysage en Afrique.
© MICHA PATAULT/GREENPEACE

Raffinerie d’huile de palme, Mbongo, Cameroun. Les filiales de Socfin (Société Financière des Caoutchoucs) au Cameroun exploitent près de 60 000 hectares de concessions. L’expansion des palmiers à huile et du caoutchouc constitue une menace pour la forêt naturelle et les communautés locales.

La firme agroalimentaire, présente à Fribourg, est décriée pour ses graves manquements en termes de respect des droits humains et écologiques sur ses plantations.

Exploitation sexuelle, viols, expulsions d’habitants, pollution des terres et des eaux… Les récits des victimes des plantations de la multinationale Socfin sont édifiants. Et ce, depuis des années. La Coalition pour des multinationales responsables a mené l’enquête dans sept pays, en Afrique et en Asie. Là où la multinationale exploite des terres pour le caoutchouc et l’huile de palme. Et ses conclusions rejoignent celles d’autres organisations dont Pain pour le prochain (aujourd’hui EPER) qui dénonçait déjà en 2019 de graves violations de droits humains, notamment au Libéria: perte de terres par les populations locales, destruction de forêts sacrées et de cimetières, contamination de l’eau, violences sexuelles contre les travailleuses par leurs supérieurs et les agents de sécurité des plantations d’hévéas. De surcroît, des femmes vivant à proximité des plantations subissent également des viols. La politique de gestion responsable et durable, dont se targue Socfin sur son site internet, et sa politique contre les harcèlements sexuels et les violences, ne semblent pas porter leurs fruits. 

 

Désastre environnemental

«La forêt tropicale continue d’être défrichée pour faire place à de nouvelles plantations, des animaux perdent leur habitat et des populations sont directement concernées par les conséquences sociales et écologiques des plantations en monoculture, dénonce encore la Coalition pour des multinationales responsables. Bon nombre des problèmes décrits durent depuis des années déjà. A différents endroits, la population locale a tenté de s’organiser pour défendre ses droits. Mais les manifestations contre les plantations de Socfin ont régulièrement donné lieu à des violences de la part des forces de l’ordre, qui se rangent souvent du côté des multinationales, beaucoup plus puissantes.» 

Plus de 50000 personnes travaillent pour la multinationale. La Société financière des caoutchoucs (Socfin) créée en 1909, contrôle actuellement, avec Siat (fondée par un ancien collaborateur de Socfinco, une de ses filiales), environ un quart des plantations industrielles d’huile de palme en Afrique. Ses deux actionnaires majoritaires sont la famille belge Fabri et le groupe français Bolloré. Si son siège est au Luxembourg, plusieurs filiales sont à Fribourg. Selon la Coalition pour des multinationales responsables, c’est un exemple de l’impunité dont jouissent encore les sociétés en Suisse: «Aujourd’hui, des multinationales de matières premières peuvent opérer depuis la Suisse sans devoir répondre des graves violations des droits humains commises dans leurs plantations. C’est pourquoi l’initiative “pour des multinationales responsables” est nécessaire.» Pour mémoire, elle a été déposée avec près de 300000 signatures en mai 2025. Le Conseil fédéral a décidé en septembre de présenter un contre-projet, dont les contours devraient être connus en 2026.

Plus d’informations ici.

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