Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Halte à la prolifération des latrines chimiques

Latrine chimique sur un chantier.
© Unia

Cet été, le nombre de toilettes chimiques non réglementaires a proliféré sur les chantiers genevois, entraînant des conditions insalubres et à la limite du supportable pour les ouvriers.

A Genève, Unia est préoccupé par la santé des travailleurs sur les chantiers ne respectant pas la mise à disposition de toilettes raccordées. Le syndicat entre en campagne pour que le règlement soit respecté

Unia Genève a dénoncé la semaine dernière la prolifération des toilettes chimiques sur les chantiers du canton. Un phénomène inquiétant, et violant très souvent les dispositions légales obligeant d’installer des toilettes raccordées au réseau des eaux usées partout où c’est possible.

Ces toilettes chimiques mettent en danger la santé et l’intégrité des travailleurs, souligne le syndicat. Faute d’un vidage immédiat, de nombreux maçons se sont retrouvés dans des situations où les odeurs pestilentielles, accentuées par la chaleur intense de la période de canicule, ont transformé ces lieux «d’aisance» en véritables cabinets des horreurs, obligeant les utilisateurs à laisser la porte ouverte.

«Nous avons été interpellés par de nombreux travailleurs et avons été médusés par leurs témoignages, souligne José Sebastiao d’Unia Genève. Il y a eu une explosion de l’utilisation de toilettes chimiques cet été. Nous avons même découvert des sanitaires amovibles dans un immeuble où le raccordement au réseau était possible. Nous craignons que la pratique se généralise.» Le syndicaliste explique que sur un chantier situé dans la commune de Soral, la vigilance des travailleurs a été couronnée de succès. Des toilettes chimiques avaient été installées à côté d’un réseau de raccordement. L’intervention du syndicat a permis de les remplacer le jour même par une toilette standard.

Les entreprises cherchent à faire des petites économies avec ces toilettes chimiques, souvent installées par des sous-traitants, dénonce Unia. «Celles qui emploient ce genre d’installations violent de façon éhontée les droits des travailleurs, elles ne respectent pas leur devoir de veiller à leur santé sur le lieu de travail. Or il existe un règlement cantonal qui légifère sur la question, le Règlement sur les chantiers (RChant, voir ci-dessous). On ne peut pas continuer comme cela, la santé des travailleurs est en danger», se fâche José Sebastiao. Il annonce qu’Unia va écrire aux associations patronales pour qu’elles demandent à leurs membres de respecter le règlement. «Nous allons aussi démarrer une campagne pour mettre fin à ces pratiques. Chaque cas de latrines non raccordées à un réseau d’eau disponible sera systématiquement dénoncé aux services de l’Etat compétents. Les entreprises devront se mettre immédiatement en règle, faute de quoi elles pourraient écoper de sanctions.»

Extrait du Règlement sur les chantiers (RChant) du canton de Genève: 

Art. 21 - WC

1 Lors de la construction de bâtiments, de travaux de transformation ou de démolition, un WC de chantier à rinçage hydraulique et raccordé à l’égout doit être installé dès le début des travaux et conservé jusqu’à leur achèvement. Une unité supplémentaire doit être installée par groupe de 20 travailleurs en plus.

2 Lors de travaux routiers ou de bâtiment de moindre envergure, l’installation d’un WC chimique est acceptée. Une dispense peut être accordée par la direction de l’inspectorat de la construction lorsque le chantier est à proximité de WC publics.

3 Les WC doivent être éclairés, munis d’un plancher et leur accès protégé de la boue. En hiver, les WC doivent être chauffables.

Pour aller plus loin

Stop au harcèlement sexuel sur les chantiers !

Femmes avec banderole

Une cinquantaine de femmes actives dans le secteur de la construction d'Unia ont lancé une pétition pour réclamer du respect, la sécurité et l’égalité de traitement au travail.

Les maçons valaisans enfoncent le clou pour la grève

Un maçon plante un clou dans un tronc de boi ssculpté.

Rejoignant leurs collègues des autres cantons, les travailleurs de la construction ont voté, par le biais du rituel local de la «matze», pour poser la truelle les 3 et 4 novembre.

Les maçons vaudois votent pour la grève

Vote à main levée avec des bulletins rouges.

Rejoignant ses homologues d’autres cantons, l’assemblée générale de la construction a décidé de poser la truelle pendant deux jours en novembre, si les patrons ne font pas de concessions dans la nouvelle Convention nationale.

Le vent de la grève se lève à Genève

Manifestants

Les maçons du canton ont voté l’arrêt du travail les 3 et 4 novembre prochains. Une réponse au démantèlement de la Convention nationale voulu par le patronat.