Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Mobilisation historique de la fonction publique vaudoise

manif
© Olivier Vogelsang

Le 18 novembre, en fin d’après-midi, plus de 20000 personnes ont défilé dans les rues lausannoises, à l’appel des syndicats SSP, Sud et FSF.

Grèves, actions et manifestations ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers d’employés du canton de Vaud pendant trois jours contre les coupes budgétaires prévues.

La fonction publique vaudoise s’est mobilisée massivement le 18, 25 et 26 novembre. Des journées de grève et des actions symboliques se sont déroulées dans les écoles, les gymnases, l’université, les hôpitaux, les milieux d'accueil de la petite enfance, les structures sociales, l’Evam et le Sleep-in, l’administration et même la police. Des gestes de soutien ont eu lieu également dans les secteurs parapublics, notamment dans les hôpitaux régionaux et dans les EMS. Les accueillantes en milieu familial ont aussi publié une lettre ouverte au Conseil d'Etat et au Grand Conseil vaudois pour rappeler l'importance de leur métier, pourtant si mal payé. 

Le 18 novembre, en début de soirée, plus de 20000 personnes ont défilé dans les rues lausannoises, à l’appel des syndicats SSP, Sud et FSF. Soit davantage que lors de la première manifestation du 2 octobre. Au moment de l’impression de ce journal, le 26 novembre, un nouveau cortège était prévu dans la capitale vaudoise. 

Les syndicats, dans un communiqué unitaire daté du 18 novembre, parlent d’une «mobilisation historique qui change la donne»: «Le Conseil d’Etat ne peut donc persister à refuser d’ouvrir de véritables négociations sur les coupes prévues au vu de la colère qui s’est exprimée dans tout le canton.»
Pour rappel, face à son déficit budgétaire, le Gouvernement vaudois prévoit des économies de 305 millions de francs, essentiellement dans la santé, le social et l'éducation. Une contribution de crise est imposée aux salariés, à hauteur de 0,7% des salaires (à partir de la classe 5).

Répartir les sacrifices
«Si un effort collectif doit être consenti, il doit d’abord venir de celles et ceux qui en ont les moyens: les contribuables les plus fortunés du canton. La solidarité ne peut pas être à sens unique, et la justice sociale exige que les sacrifices soient équitablement répartis», demande une motion des députés de gauche du Grand Conseil, déposée début octobre. Ceux-ci rappellent de surcroît que la mauvaise application du bouclier fiscal a permis aux plus riches «de réduire indûment leur charge fiscale» pour un montant estimé de 40 à 80 millions de francs par année. «Ce sont donc des centaines de millions qui ont échappé aux caisses publiques, privant la collectivité de ressources essentielles.» Pour 2026, le Parti socialiste, les Verts, Ensemble à gauche et le POP estiment donc «juste et nécessaire que les plus aisés fassent, eux aussi, leur part». Ils rappellent, dans une lettre de soutien à la mobilisation, que «les services publics constituent le cœur battant de notre société. Ils garantissent l’égalité d’accès aux droits, la cohésion sociale et la qualité de vie de toutes et tous.» 

A noter que le mouvement vaudois n’est pas isolé. A Genève et à Fribourg, des milliers de personnes se sont également mobilisées récemment contre les mesures d’austérité qui touchent leurs cantons. 

Pour aller plus loin

Renens décroche un label équitable

La Ville de Renens vient de recevoir la distinction «Fair Trade Town». Une première dans le canton de Vaud

Salaires 2020: des améliorations, mais les femmes restent à la traîne

Mosaïque de différents corps de métier.

De manière générale, les salaires 2020 ont légèrement augmenté, mais il reste encore beaucoup à faire au niveau des revenus des travailleuses. Entretien avec Beat Baumann, économiste à Unia

«La grève n’est pas terminée»

Assemblée générale souveraine des cheminots grévistes d'Annemasse.

A la gare d’Annemasse, en France voisine, d’irréductibles grévistes poursuivent leur mouvement contre la réforme des retraites. Reportage

Pour plus de solidarité!

Ombre d'une chaîne humaine.

L’Union syndicale suisse a présenté ses priorités 2020. Elle oppose solidarité et lutte contre les inégalités à une concurrence sauvage et plaide pour une économie qui profite à tous