Engagement, détermination, combativité. Organisé il y a une semaine à Brigue, le congrès ordinaire d’Unia a vibré d’une volonté renouvelée de préserver les acquis sociaux et d’en conquérir de nouveaux, en concluant notamment de nouvelles conventions collectives de travail. Cette grande messe syndicale, cinquième du genre, a réuni quelque 400 déléguées et délégués appelés à se prononcer sur les orientations du syndicat. Un exercice révélateur de la vitalité de l’organisation avec quelque 140 propositions et résolutions et des débats nourris. Au cœur des décisions, une constante: le souci de placer l’humain au centre. En ce sens, les participants ont adopté plusieurs textes qui visent à contrer les dérives néolibérales tendant à détricoter la loi sur le travail. Comme ils ont tordu le cou à des initiatives inacceptables à l’image de celle, mensongère, de l’UDC. Ce projet, sous couvert de durabilité et voulant limiter le nombre de résidents à dix millions, ne constitue rien de moins qu’une attaque contre la protection des salaires.
Parmi les combats en cours, ont été évoqués ceux menés en faveur du personnel de la santé, de la vente, de la construction. Des luttes qui ont pour objectif de faire barrage aux menaces de flexibilisation accrue des horaires de travail. Qui entendent freiner la perte du pouvoir d’achat ou encore fixer une frontière claire entre vie professionnelle et familiale. L’assemblée a ainsi réitéré avec force son opposition aux ouvertures des magasins douze dimanches par année. Un projet de loi en discussion au Parlement qu’elle s’attèlera à faire capoter par tous les moyens, y compris celui du référendum au besoin. Une mobilisation motivée par le souci de préserver la santé du personnel. Et de maintenir la cohésion sociale. Pas question non plus d’ouvrir la porte à une disponibilité élargie des employés en télétravail avec les velléités de la droite d’instaurer des journées de... dix-sept heures! Même allant combatif des représentants d’Unia pour améliorer la situation des salariés de la santé évoluant dans un contexte professionnel particulièrement éprouvant. Les délégués ont réaffirmé leur détermination à voir l’initiative pour des soins infirmiers forts pleinement concrétisée. Et, face à une volonté populaire à ce jour bafouée – la proposition avait largement été acceptée dans les urnes en 2021 – se sont dits prêts à maintenir la pression notamment lors de la manifestation organisée le 22 novembre à Berne dans ce sens. La mobilisation des maçons pour une meilleure Convention nationale a aussi rencontré le soutien indéfectible des participants acquis aux nécessités de nouvelles grèves face à l’intransigeance des patrons. Des engagements ancrés dans la réalité helvétique mais aussi tournés vers le monde. L’assemblée a exprimé son attachement à la préservation d’une coopération internationale, malmenée aujourd’hui par des mesures d’austérité gouvernementales. Et, sur la question palestinienne, elle s’est positionnée pour la reconnaissance d’une solution à deux États.
Ce congrès a ainsi permis de consolider les valeurs portées par le syndicat, et reflété ses choix clairs de société. Une société ouverte qui tient compte de l’ensemble de ses membres, sans discrimination, où le travail est rémunéré à son juste prix, où la dignité de tout un chacun est respectée et où la solidarité s’exprime au-delà des frontières helvétiques. Un cap qu’Unia poursuit depuis vingt ans, guidé par son souci d’améliorer le sort des salariés, d’œuvrer en faveur de davantage de justice sociale. Et, plus largement, de contribuer à la construction d’un monde meilleur. Un but qui nécessite l’engagement du plus grand nombre...