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A l’appel des dockers, l’Italie se mobilise

Grève des Dockers
© Keystone

A Gênes, l’appel à la grève des dockers a été suivi massivement, comme partout ailleurs dans le pays.

Les Italiens ont manifesté massivement le 22 septembre pour la Palestine. Parallèlement, les syndicats suisses ont exprimé leur soutien à la flottille internationale pour Gaza.

Le 22 septembre, la mobilisation italienne contre le génocide en cours à Gaza a été d’une ampleur impressionnante. «Tous les principaux ports d’Italie ont été bloqués, ainsi que 90% des transports publics et 50% des chemins de fer», estime le syndicat USB (Unione sindacale di base) et les dockers du CALP (collectif autonome des travailleurs des ports, affilié au syndicat USB). Ce sont eux qui ont lancé l’initiative «Bloquons tout», à la suite d’une assemblée citoyenne, le 11 septembre, à Gênes. Des dizaines de milliers de travailleurs et de travailleuses ont fait grève, dans les transports, les écoles, la santé, les pompiers, les médias, entre autres secteurs, pour protester contre les frappes israéliennes à l’encontre du peuple gazaoui, contre l’économie de guerre, contre le Gouvernement italien qui continue de soutenir Israël, et en solidarité avec la flottille internationale qui amène nourriture et médicaments à Gaza. Quelque 500000 personnes ont manifesté dans les rues de plus d’une soixantaine de villes, selon le syndicat.

Soutiens suisses à la flottille pour Gaza
Les signes de solidarité aux militants de la flottille internationale pour Gaza actuellement en mer se multiplient. Dans un communiqué daté du 11 septembre, l’Union syndicale suisse (USS) appelle les autorités israéliennes à laisser acheminer l’aide humanitaire et demande «la fin des massacres de civils», «la levée du blocus israélien» et «la libération des otages détenus par le Hamas et des prisonniers illégaux détenus par l’Etat d’Israël». «Les attaques répétées touchant la population civile, la famine provoquée par le Gouvernement israélien et ses actes génocidaires doivent cesser», écrit la faîtière, se joignant aux autres syndicats européens solidaires.

Le 8 septembre, depuis la Sicile, des syndicalistes de Suisse, de Belgique et de France, engagés dans laGlobal Sumud Flotilla, ont lancé également un appel. Rémy Pagani, membre du Syndicat des services publics (SSP), Barbara Lanthemann, secrétaire syndicale d’Unia, Cédric Caubère, représentant de la Confédération générale du travail (CGT), et Peter Terryn, membre de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), ont rappelé la détermination de la flottille: «Ouvrir un couloir humanitaire vers Gaza, où la population est enfermée sous blocus et en cours d'extermination.»

«Il y a urgence!»
Alors que, le 22 août 2025, l’ONU a officiellement déclaré l’état de famine à Gaza, leur objectif est clair: «Par une action légale et non violente, nous partons lever le siège, forcer l’ouverture d’un corridor humanitaire et contraindre les autorités israéliennes à laisser passer les convois terrestres chargés de denrées vitales. Il y a urgence! Nous pensons que les organisations syndicales de travailleurs attachées à l'autodétermination des peuples et à la paix doivent exprimer encore plus fort leur détermination à faire stopper le génocide en cours à Gaza.» 

Ils écrivent également: «Nous appelons nos camarades des syndicats du monde entier à se joindre à l'appel du syndicat des dockers de Gênes qui a montré la voie en affirmant qu’il bloquerait le port si nos bateaux étaient attaqués.» Et de souligner encore: «Si l’aide est empêchée d’arriver à Gaza, si la flottille est arraisonnée, si nous sommes enlevés par les forces d'occupation israéliennes: alors nous vous appelons à mettre en œuvre toutes les initiatives nécessaires allant jusqu'à la grève pour peser sur l'économie et contraindre les instances nationales et internationales à enfin agir efficacement.»

Notons que, le 16 septembre, le Grand Conseil vaudois a voté pour une résolution demandant au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) d’appliquer sa protection diplomatique et consulaire pour protéger la vingtaine de citoyens suisses participant au convoi humanitaire vers Gaza. Le 19, l’exécutif de la Ville de Genève faisait de même. Le DFAE n’a toujours pas répondu.

globalsumudflotilla.org

Le courage des dockers européens 

«Les dockers ne travaillent pas pour la guerre», tel est l’intitulé de la deuxième réunion de coordination des travailleurs portuaires européens qui se tient le 26 et le 27 septembre à Gênes. Au cœur de ce rassemblement: la paix et la mobilisation contre les armes et les guerres. Comme l’indique leur invitation: «Depuis plusieurs mois, les travailleurs et les travailleuses des docks portuaires européens ont fait ce que leurs gouvernements et l'UE n'ont pas voulu ou n'ont pas eu le courage de faire: ne plus être complices de la guerre et du génocide des Palestiniens, et lutter contre le trafic d'armes à destination d'Israël et d'autres zones de conflit. A Marseille, Gênes, Tanger et Athènes, ils ont empêché, par des mobilisations et des grèves, le chargement et le déchargement de conteneurs contenant des armes, des munitions ou du matériel militaire.» 

Reconnaissance de l’Etat de Palestine

Le 21 septembre, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont reconnu l’Etat de Palestine. Ils ont été suivis le lendemain par la France, lors de l’ouverture de l’Assemblée générale à New York. Puis par d’autres pays: la Belgique, le Luxembourg, Andorre, Monaco, Malte et Saint-Marin. Dès lors, 158 pays membres de l’ONU sur 193 reconnaissent maintenant la Palestine. Les Etats-Unis, la Suisse, l’Allemagne et l’Italie, entre autres, s’y refusent toujours. 

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