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Ensemble contre la politique du bouc émissaire de l'UDC

Un groupe de personnes
© Manu Friederich

Les participantes et participants à la conférence sur la migration à Berne, le 13 septembre dernier. 

Lors de la conférence sur la migration, l'Union syndicale suisse, organisatrice de l’événement, a affirmé l’intention de lutte avec force contre l’«initiative sur la durabilité».

Une chose est claire: les politiques xénophobes connaissent un regain d'intérêt, y compris en Suisse. Ce thème a donc marqué la conférence sur la migration organisée par l'Union syndicale suisse (USS) le 13 septembre, à laquelle ont participé une soixantaine de personnes. Pour les invités issus de l'immigration, cette situation est pesante, car elles sont diffamés et utilisés comme boucs émissaires. Et les partis de droite ne cessent de lancer de nouvelles campagnes de dénigrement à leur encontre. Le président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, a rétorqué: «La Suisse vit de la migration, des personnes qui viennent chez nous pour travailler. Et pour vivre ici. Nous devons protéger cela!»

Dans son discours d'ouverture, le syndicaliste a également souligné que l'«initiative sur la durabilité» de l'UDC n'a absolument rien de durable, car elle constitue une attaque directe contre les salaires et les droits de tous les travailleurs et travailleuses.

Une politique inhumaine

Concrètement, sous le couvert de la durabilité, l'UDC souhaite semer le chaos avec. Son objectif: d'ici 2050, la Suisse ne devra pas compter plus de 10 millions d'habitants. Avec, comme conséquence, qu’à partir de 9,5 millions d'habitants, le regroupement familial sera refusé, et à partir de 10 millions, plus personne ne pourra immigrer en Suisse. L'initiative impliquerait également la résiliation des accords bilatéraux avec l'Europe, ce qui affaiblirait la protection salariale de tous les travailleurs et travailleuses.

Damir Skenderović, historien à l'Université de Fribourg, connaît bien les méthodes de la droite: «L'UDC provoque une crise et propose aux électeurs une solution soi-disant immédiate.» C'était déjà le cas il y a exactement 55 ans avec l'initiative Schwarzenbach, la droite voulait limiter la proportion d'étrangers à 10 %. Cela aurait contraint 350 000 travailleurs et travailleuses à quitter immédiatement le pays. A l’époque, la campagne électorale raciste avait submergé la Suisse d'une vague de xénophobie. Des pancartes «Étrangers indésirables» étaient accrochées aux portes des cafés. Le projet avait été rejeté à une faible majorité.

Lors de la table ronde sur l'initiative de l'UDC, la présidente d'Unia, Vania Alleva a également pris la parole: «Ils veulent priver les migrants de leurs droits, ce qui a des répercussions sur tous les travailleurs, sur instruments de protection contre le dumping salarial et pour des conditions de travail dignes, que nous avons obtenus de haute lutte, disparaîtraient.» Un membre syndical présent dans le public a soulever cette question: «Quand les personnes migrantes pourront-elles enfin cesser de se contenter de réagir aux attaques et auront-elles la possibilité de formuler elles-mêmes des revendications?» C'était précisément le sujet de la deuxième partie de la conférence.

Résolution adoptée
Le thème a été développé avec le groupe de travail sur l'«initiative pour la démocratie», où Tarek Nabguib et Agnese Zucca, de l'«Aktion Vierviertel», ont parlé de la naturalisation facilitée. Sophie Guignard, de «Solidarité sans frontières», et Itziar Marañón, de Campax, ont également donné une conférence sur les « micro-luttes » et sur la manière de promouvoir la participation politique au niveau local. Un troisième groupe de travail s'est à nouveau penché sur l'initiative de l'UDC et a élaboré des arguments et des stratégies pour s'y opposer. Il existe donc de nombreuses façons de s'engager politiquement, même sans passeport suisse. L'engagement syndical en est une.

À l'issue de la conférence, une résolution contre l'initiative de l'UDC a été adoptée. Le mouvement syndical y affiche clairement son opposition unanime à la propagande haineuse et aux attaques contre les acquis sociaux. 

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