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Traite des êtres humains: plus de 200 nouvelles victimes

Femme de ménage.
© Plateforme Traite, Sabine Rock

La grande majorité des nouvelles victimes de traite recensées sont des femmes.

L’an dernier, 201 victimes de la traite des êtres humains ont été identifiées en Suisse. Les organisations spécialisées réclament davantage de cohésion entre les actions cantonales et les politiques fédérales.

La Suisse n’échappe pas au fléau de l’exploitation d’êtres humains. En 2024, la Plateforme Traite – réunissant le CSP Genève, FIZ, Astrée, Antenna MayDay et AVIT – a recensé 201 nouvelles victimes. Un chiffre qui reste stable, voire en légère hausse, depuis plusieurs années. Les formes de traite se partagent entre exploitation sexuelle et exploitation de la force de travail, incitation à commettre des délits et mendicité, précise encore l’organisation faîtière dans un communiqué de presse. Les personnes nouvellement identifiées – réunissant une majorité de femmes (73%) – proviennent de 54 pays différents dont un nombre élargi originaires du Nigéria, de la Colombie et de la Hongrie. Leur statut? «10,4 % se trouvaient dans une procédure d’asile. Les autres sont des sans-papiers ou relèvent du droit des étrangers», indique Plateforme Traite non sans se montrer critique sur les adaptations apportées par la Suisse au Pacte européen sur l’asile. «L’expérience des organisations membres montre que la précarité des trajets migratoires expose les personnes concernées à des risque importants d’exploitation.» Dans ce contexte, l’organisation faîtière recommande que la Confédération fasse usage de la clause de souveraineté pour traiter les demandes d’asile, en particulier pour les requérants en situation de vulnérabilité accrue comme les victimes de traite.

Meilleure coordination nécessaire
Le bilan numéraire, note par ailleurs Plateforme Traite, ne reflète qu’une partie de la problématique, la reconnaissance de victimes dépendant fortement de la présence de services spécialisés, du degré de sensibilisation à la thématique et des secteurs contrôlés. Un commentaire que temporise la faîtière retenant parallèlement l’implication croissante de certains cantons et de structures professionnelles. Tout en estimant nécessaire d’améliorer la cohérence entre les actions cantonales et les politiques fédérales. «Sans une augmentation des ressources financières pour accompagner l’engagement croissant des cantons et des organisations spécialisées, la lutte contre la traite des êtres humains risque de perdre en efficacité à long terme.» La faîtière insiste sur l’importance d’une coordination étroite entre les initiatives locales et cantonales et le niveau fédéral – notamment en ce qui concerne l’octroi des autorisations de séjour et les mesures d’intégration. A défaut, elle estime que «les efforts engagés resteront fragmentés et insuffisants». «Par exemple, il arrive que des personnes victimes de traite se voient refuser un permis de séjour par les autorités fédérales, alors que les autorités cantonales y sont favorables ou qu’elles ont soutenu financièrement le processus d’intégration de ces personnes durant pluseiurs années.»

Renfort valaisan
En matière d’accompagnement des victimes – l’an passé, 483 personnes ont bénéficié du soutien et des conseils de la Plateforme – cette dernière se réjouit d’accueillir un nouveau membre. Il s’agit d’un service de consultation spécialisée qui a récemment vu le jour en Valais. «La traite des êtres humains est une réalité aussi discrète que dévastatrice. Offrir aux victimes un lieu d’écoute, de soutien et de reconstruction est essentiel. Ce nouveau service en Valais marque une avancée concrète pour celles et ceux qui, après avoir vécu l’exploitation, cherchent à défendre leurs droits et retrouver leur capacité d’agir», commente David Dandrès, directeur de l’Association valaisanne de soutien aux victimes et témoins de la traite des êtres humains (AVIT).

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