Témoignages
«Nous ne demandons pas la lune»
Tiago, 40 ans, cariste, travaille depuis 4 ans pour Samvaz. «Nous demandons un plan social équitable, pas la lune», commente l’employé, père d’une fillette de six ans. «Après plusieurs années de service, on n’a le sentiment de ne pas être pris en considération. On se sent trompé», ajoute l’homme dénonçant aussi des rémunérations de collaborateurs au rabais. «On ne connaissait pas l’existence de la Convention collective de travail de la branche. Je ne sais pas encore si je suis de mon côté concerné par les arriérés. Mais pour ceux qui sont touchés, c’est du vol», ajoute le quadragénaire qui, électricien, a entrepris à ses frais et sur ses jours de vacances la formation de cariste. Une initiative qui lui a permis de négocier un meilleur salaire. Aujourd’hui, Tiago s’interroge de savoir quand le travail à Samvaz va s’interrompre. Et comment il paiera les factures. «Bien sûr, je suis inquiet. Mais je ne vais pas baisser les bras. On nous laisse entendre qu’on n’est pas reconnaissant envers la main qui nous a nourris. Mais nous, on l’a enrichi, cette main», conclut Tiago.
«Comment je vais payer mes factures?»
Jeannette (prénom fictif), compte près de deux décennies de travail à l’usine. Cette jeune quinquagénaire, en dépression, ne comprend pas pourquoi le département ferme. «Il y avait tout le temps du travail. J’ai été surprise», témoigne-t-elle, encore sous le choc. Et avec le sentiment que la direction ne reconnaît pas les services rendus. «On a toujours répondu présent. Il a fallu souvent travailler le samedi matin. Et on est mis comme ça à la porte», lance, la voix cassée, l’ouvrière. «Je n’ai jamais été au chômage. Comment je vais payer mes factures. Que va-t-il se passer?», questionne encore Jeannette aussi révoltée par le fait que les arriérés de salaires ne seront calculés que sur cinq ans. «Je gagne environ 4000 francs brut. Oui, selon la convention collective de travail, on me doit de l’argent.» Quant au plan social, la travailleuse estime que toute amélioration sera évidemment la bienvenue. «Mais j’aurais nettement préféré garder mon travail», soupire-t-elle.