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Vert militaire

Le 31 août, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et les partis de gauche ont lancé leur initiative contre l’achat de trente-six F-35 pour un montant de 15,5 milliards de francs, répartis sur trente ans, au fabricant étasunien Lockheed Martin. Pour mémoire, le 27 septembre 2020, 50,1% des votants avaient accepté le principe d’acheter de nouveaux avions militaires sans savoir ni lesquels, ni à qui et pour une enveloppe de 6 milliards. La grande majorité des Romands avaient d’ailleurs largement refusé ce chèque en blanc. Aujourd’hui, l’alliance de gauche fustige le choix du gouvernement: le F-35 est trop cher, trop dangereux, trop bruyant. De surcroît, l’entreprise Lockheed Martin, le plus gros groupe d’armement du monde, est décriée pour sa production de bombes à fragmentation et de mines antipersonnel interdites en Suisse, ainsi que pour ses armes nucléaires. Notons en passant que cette société est financée notamment par UBS, Credit Suisse et la BNS.

Ce même jour, Viola Amherd, conseillère fédérale en charge du Département fédéral de la défense, présentait – quel paradoxe! – la nouvelle charte de l’armée pour l’environnement. En résumé, il s’agit de soixante mesures pour un budget de 650 millions de francs avec comme objectif que l’armée ait un bilan neutre en gaz à effet de serre d’ici à 2050. L’emploi de véhicules électriques est mentionné ainsi que le remplacement des chauffages à mazout dans les bâtiments militaires, l’installation de panneaux photovoltaïques et le recours à des carburants renouvelables pour les avions. Quid du combustible des F-35? Des estimations lors de la campagne de votation en 2020 soulignaient la consommation écocide d’un avion de chasse: 5000 litres de kérosène par heure. Heureusement, en huit minutes, il pollue déjà hors de nos frontières...

Les avions de combat coûteront donc 25 fois plus que le montant engagé dans l’environnement par l’armée. Alors que les avions militaires sont brandis comme des outils nécessaires à la sécurité de la population, ils la mettent au contraire en danger par une pollution extrême, sans compter le coût environnemental de leur fabrication. Or, pour protéger les habitants de la Suisse et de la planète, nous avons besoin d’une politique climatique courageuse qui permette d’atteindre véritablement la neutralité carbone bien plus tôt qu’en 2050. Le dernier rapport du GIEC le dit: le réchauffement climatique s’accélère. La promotion de la paix, plutôt que des armes de guerre, est aussi la meilleure protection possible lorsqu’il faudra faire preuve d’une solidarité exemplaire face aux bouleversements climatiques.