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Tous ensemble, avec les maçons!

Assez du mépris pour les travailleurs de la construction! Leur santé est attaquée, leur vie familiale aussi. Comme l’a une nouvelle fois rappelé la canicule qui sévit ces jours, et qui risque de s’inviter encore durant l’été, le travail sur les chantiers est non seulement pénible, mais également risqué. La chaleur intense, le gel et le froid l’hiver, les risques d’accidents, l’explosion du travail temporaire qui accroît les dangers et la précarité, l’intensification des cadences pour respecter les délais, autant d’éléments qui menacent l’intégrité et la vie de ces hommes affairés à bâtir nos maisons et nos routes.

Malgré cela, les entrepreneurs veulent poursuivre leur travail de sape contre une Convention nationale (CN) qui protège les 80000 salariés du gros œuvre. Une convention phare, un modèle pour l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du pays. Malgré cela, et après quatre séances de négociations en vue du renouvellement de la CN, qui arrive à échéance en fin d’année, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) n’a qu’un mot à la bouche: flexibilité. Flexibilité des heures de travail, des salaires, des emplois…

Aux travailleurs de la construction qui exigent de meilleures protections, comme des règles claires en cas d’intempéries, la fin du vol des heures de déplacement, des journées de travail réduites et du respect, les patrons répondent en voulant les faire travailler jusqu’à 11 heures par jour et 50 heures par semaine selon un planning inconnu à l’avance. Les 2112 heures annuelles prévues dans la convention pourraient ainsi s’effectuer sur neuf ou dix mois, comme l’ont vécu jadis les saisonniers.

Ce retour en arrière, les maçons n’en veulent pas. Ils l’ont dit clairement lors de la consultation menée par Unia sur les chantiers l’automne passé, durant laquelle un travailleur sur cinq environ a pu donner son avis. Ils exigent que cessent les dégradations de leurs conditions de travail dues à la rentabilité, ils réclament des journées de 8 heures et demi au maximum en été, contre 9 heures aujourd’hui. Ils demandent que leur temps de déplacement soit pris en compte et que leur quart d’heure de pause du matin soit payé là où ce n’est pas le cas. Ils veulent pouvoir arrêter un chantier lorsque leur santé est menacée par les intempéries. Ils demandent encore une limitation du travail temporaire et la fin de la sous-enchère salariale. D’autres revendications sont aussi exprimées, comme celle d’une meilleure protection des travailleurs âgés ou de l’hygiène sur les lieux de travail. Mais le fossé reste béant entre leurs exigences et celle des entrepreneurs, ces derniers voyant fleurir les affaires et les gains à réaliser.

Face à l’intransigeance de la SSE, la colère gronde sur les chantiers. Elle va retentir avec force ce samedi à Zurich lors de la grande manifestation des maçons qui démarrera à midi au Central, non loin de la gare. Objectif: aller dire aux patrons, qui ont leur siège dans cette ville, que les travailleurs de la construction ne se laisseront pas faire s’ils ne reviennent pas à la raison. La lutte des maçons nous concerne toutes et tous. Si la SSE arrive à ses fins, les protections du travail acquises en Suisse dans les autres corps de métier s’écrouleront comme un château de cartes. Samedi, rejoignons les maçons pour les soutenir dans leur lutte. Leur combat est le nôtre!