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Retour du camp blanc à la mode syndicale

Unia Transjurane a organisé un camp blanc ce week-end aux Diablerets. Retour gagnant d'une formule qui s'était un peu perdue

Près d'une cinquantaine de personnes ont participé ce week-end aux Diablerets au camp blanc d'Unia Transjurane. Ce succès pourrait bien préfigurer la retour d'une pratique qui s'est beaucoup perdue: celle des camps syndicaux de loisirs, de randonnées, de grandes sorties. Petit tour d'horizon.

«C'était un week-end super sympa». Julien Teutschmann, apprenti menuisier, faisait partie de la cinquantaine de participants, venus du Jura, du Jura bernois et du canton de Neuchâtel, au camp blanc organisé ce dernier week-end aux Diablerets par Unia Transjurane, à l'initiative du secrétaire syndical Achille Renaud. Ski, luge, soirée concert, tours de magie pour les petits: les apprentis et les familles «ont passé de bons moments» sur les pistes et dans le chalet accueillant qui les abritait.

Une coutume revisitée
Les camps blancs, les camps d'été et les grandes sorties syndicales ont pratiquement disparu depuis une dizaine d'années. «Nous faisions avec la jeunesse SIB de l'époque des week-end de ski, des camps en Ardèche avec varappe, canoë, rafting, toujours avec un volet portant sur la culture syndicale», rappelle Achille Renaud. «Tout cela a été abandonné et c'est dommage car à mon sens, le syndicat doit être aussi un lieu de partage associatif, un lieu où l'on puisse nouer des liens et s'identifier à un groupe. Et on oublie souvent que le droit aux loisirs et à la culture a fait partie de l'histoire syndicale dès ses début.
A Sonvilier, dans le Jura bernois, Michèle Thommen, ancienne secrétaire syndicale adjointe dresse le même constat. «Avec le groupe jeunes de la FTMH, on participait aux camps de ski romands. On a fait plusieurs voyages d'études, par exemple à Turin chez Fiat ou à Flins chez Renault, avec rencontre des délégués syndicaux. Nous avions également organisé un tournoi de foot syndical romand et des camps en montagne. Tout cela développait l'esprit d'équipe et de solidarité. Et ces activités facilitaient l'émergence de leaders, le recrutement et la fidélisation au syndicat. Je crois qu'il serait bon qu'on retrouve ces traditions-là».

Offre de loisirs abondante
Dans le canton de Vaud, l'ancien secrétaire syndical FTMH Francis Saudan est plus nuancé. Il garde un bon souvenir des camps blancs et des randonnées en montagne. «Mais il faut reconnaître que tout cela demandait beaucoup d'énergie pour trouver des bénévoles et aboutir à des prix raisonnables. Et aujourd'hui, les gens bénéficient déjà d'une offre abondante de loisirs, surtout en région urbaine. Cela dit, je pense que le courses en montage pourraient avoir un certain succès».
Pour Achille Renaud, cette abondance de l'offre ne doit «pas faire oublier que le loisir marchand et individuel ne remplace pas la démarche associative et conviviale». Et ce credo s'est vérifié avec le succès de ce camp blanc des Diablerets. «On misait sur une vingtaine de personnes et nous en avons eu plus du double».

Pierre Noverraz