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Mépris du droit

La medtech américaine Stryker a décidé de fermer en 2023 son site de La Chaux-de-Fonds. Unia dénonce un non-respect des droits de la centaine de salariés concernés

«On a assisté à une procédure de consultation alibi. L’entreprise a refusé de prolonger le délai pour permettre aux travailleurs de proposer des alternatives aux licenciements ou de limiter la perte d’emplois. Elle ne leur a pas davantage donné les informations économiques ou financières préalables nécessaires à cette démarche», dénonce Derya Dursun, secrétaire syndicale d’Unia, soulignant une précipitation que rien ne justifiait, la fermeture étant envisagée en 2023. Et au regard de l’ampleur de son impact qui, outre la centaine de collaborateurs, se répercutera sur les 20 à 40 temporaires œuvrant encore pour Stryker Spine Sàrl. Tout est allé en effet très vite dans cette affaire. Le 5 octobre, les employés ont été informés de la décision du groupe américain Stryker, spécialisé dans la fabrication d’implants orthopédiques, de mettre un terme à la production de son site de La Chaux-de-Fonds. Les salariés ont appris la nouvelle lors d’une série de réunions «express» de quinze minutes. «La forme pose problème. Tout a été liquidé très vite. Les employés n’ont pas pu s’organiser, poser de questions – hormis via la mise à disposition d’un outil informatique – obtenir les données utiles à la procédure, etc.», s’indigne la syndicaliste. La période de consultation a couru sur dix jours ouvrables, le minimum requis par le Code des obligations, soit jusqu’au 19 octobre. La direction du site n’est pas entrée en matière sur la demande d’Unia de prolonger le délai bien que, en raison des vacances scolaires, de nombreuses personnes étaient absentes. Elle a également refusé de rencontrer le syndicat. «En agissant de la sorte, l’entreprise a démontré que tout cela était une mauvaise farce menée sur le dos des employés... Les conditions pour une consultation adéquate n’ont pas été respectées.» Les autorités cantonales n’ont pas non plus été tenues au courant des projets du groupe. En revanche, la société des Montagnes neuchâteloises avait déjà mis sur la table, dès le début du processus, un package de départ unilatéral soumis au personnel.

Dangers pour l’ensemble des travailleurs

«Une nouvelle fois, une entreprise bâillonne les travailleurs avec un package financier, obstacle à la mobilisation, qui n’est absolument pas à la hauteur de ses moyens même si ce dernier, depuis sa première mouture, a été amélioré», commente la syndicaliste, soulignant que les salariés ont dès lors préféré se concentrer sur l’octroi de ces indemnités, misant aussi sur un arrangement plus favorable, et se montrant déjà résignés à perdre leur poste. «A aucun moment Stryker Spine n’a souhaité collaborer. Il s’agit d’un manque de respect de ses collaborateurs et de ses collaboratrices. Les entreprises issues de groupes venant d’outre-Atlantique, qui viennent s’implanter dans notre région pour le cadre global qui leur est offert, sont motivées par la volonté de profit, mais méprisent le droit», insiste Derya Dursun, attirant encore l’attention sur les dangers pesant sur l’ensemble des travailleurs si ce type de pratique perdure. «Nous dénonçons ce genre de procédés qui deviennent propres aux entreprises de la medtech et qui enlèvent tout sens à la procédure de consultation. Nous encourageons l’ensemble des travailleurs à s’emparer des enjeux politiques et sociaux de cette procédure et à exiger le respect absolu des règles de protection de leurs droits.» Un précédent avait déjà eu lieu en février dernier dans le canton avec Johnson & Johnson annonçant lui aussi la suppression de 320 postes de travail dans un délai de 12 à 26 mois. Unia était alors intervenu pour réclamer une prolongation de la procédure de consultation sans avoir pu participer aux négociations.

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