Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

L’été est déjà très chaud sur les chantiers fribourgeois

Les travailleurs de la construction et Unia Fribourg exigent des mesures de protection contre la canicule.
© Thierry Porchet / archives

Les travailleurs de la construction et Unia Fribourg exigent des mesures de protection contre la canicule.

Unia a lancé un ultimatum à la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs. Le syndicat exige un dispositif permettant l’arrêt des travaux durant les grosses chaleurs

Alors que l’été pointe le bout de son nez, à Fribourg, les travailleurs de la construction et Unia se bagarrent pour obtenir des mesures de protection contre la chaleur. Le syndicat, qui a lancé un ultimatum à la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs, attend un engagement des employeurs en faveur de mesures anticaniculaires. Faute de quoi il fera tomber le Fribourgfonds-Construction, le fonds paritaire.

Un plan avait pourtant été négocié l’été dernier dans le cadre des discussions pour le renouvellement de la Convention collective de travail (CCT) du secteur principal de la construction du canton de Fribourg, pendant cantonal à la Convention nationale. Il prévoyait que les chantiers s’arrêtent dès que le mercure affiche 31°C et que les entreprises soient indemnisées par le Fribourgfonds-Construction. «Il faisait 34°C dans la salle lorsque nous avons négocié, cela a peut-être facilité la décision…» sourit le secrétaire régional d’Unia Fribourg, François Clément. Mais patatras, à la fin de l’année dernière, l’assemblée des employeurs refusait d’entériner l’accord. «Là, il ne faisait plus 34°C… La fédération des entrepreneurs nous a proposé de revenir à la table des négociations. Les délégations de maçons, plutôt conciliantes, ont accepté, en insistant sur l’absolue nécessité de trouver une solution. Nous voulons éviter d’avoir des morts sur les chantiers.»

Situation de blocage

Un nouveau projet a été ficelé. Il prévoit que, lors des pics de chaleur de plus de 34°C, les activités débutent à 6h du matin et s’arrêtent à 13h, soit une journée de travail n’excédant pas sept heures, contre huit à neuf habituellement. Le même dispositif s’appliquerait lorsque la température dépasse les 32°C durant trois jours consécutifs. «Nous avons malheureusement appris que l’assemblée du patronat y est opposée. Nous sommes dans une situation de blocage, les patrons se montrent assez irresponsables, ils font des caprices, il est temps qu’ils prennent leurs responsabilités. Nous avions un accord pour éviter un vide conventionnel pendant les négociations. Si on ne s’entend pas sur la CCT, le Fribourgfonds-Construction n’a plus de raison d’être», prévient le responsable syndical.

Alimenté par une contribution de 0,3% prélevée sur les salaires à laquelle s’ajoute une cotisation de 0,1% versée par les employeurs, celui-ci finance notamment le perfectionnement professionnel. «Ce n’est pas non plus aux ouvriers de payer pour la formation professionnelle à la place des patrons. Ce qui nous intéresse, c’est que le Fribourgfonds-Construction offre une solution à la canicule.»

Respecter des directives

Rappelons que, dans le canton de Vaud, il existe un Fonds de prévention santé et sécurité, créé en 2016 par les partenaires sociaux. Celui-ci permet l’indemnisation des entreprises lors des suspensions de travail quand le critère canicule, fixé à 34°C, est atteint. Sur le plan national, la Société suisse des entrepreneurs vient de signer avec les syndicats un communiqué appelant à poser les truelles et à se mettre à l’ombre dès 33°C. «Nous voulons seulement appliquer les directives de la Suva et du Secrétariat à l’économie, qui, il faut le souligner, ne comportent pas d’indemnités pour un risque économique à la charge de l’entrepreneur…»

Mercredi 19 juin, une réponse de la fédération des entrepreneurs était encore attendue. «La balle est dans leur camp, conclut François Clément. Pour les ouvriers, l’enjeu est clair, la canicule est une menace pour leur santé, ils n’ont pas de doute sur la nécessité d’agir.»

Pour aller plus loin

Les maçons romands en grève!

Manifestants avec des banderoles

Tous à Lausanne! Après les fortes mobilisations cantonales de lundi, les maçons de toute la Suisse romande convergent sur la capitale vaudoise pour la grande manifestation unitaire, point d’orgue de la grève dans cette partie du pays. Cela afin de protester contre l'échec des négociations en vue du renouvellement de la Convention nationale de la branche. Suivez les temps forts de cette journée avec l'Evénement syndical.

A La Chaux-de-Fonds, des maçons déterminés dans la grève

Manifestants avec banderoles

Dans la Maison du peuple puis dans les rues de la vie neuchâteloise, les travailleurs ont affiché leur fermeté face aux prétentions du patronat.

Les maçons bernois battent le pavé

action maçons berne

Environ 800 travailleurs de la construction ont manifesté le 31 octobre dans la capitale pour montrer leur détermination à tenir tête aux patrons de la branche.

Soutien massif des maçons à la grève

action maçons

Les négociations pour le renouvellement de la Convention nationale de la construction se sont achevées sans accord. Le bras de fer se durcit.