Condamnée à 15 ans de prison!
Le 25 septembre, le Tribunal militaire de Blida a condamné la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, à 15 ans de prison pour «complot contre l’autorité de l’Etat» et «atteinte à l’autorité militaire». Ses avocats ont dénoncé un procès politique et ont fait appel. Dans une déclaration, le Parti des travailleurs parle de «farce judiciaire expéditive truffée de mensonges», lors d’un procès où «tout a été fait pour amalgamer son sort avec celui des autres prévenus, qui ont eu à assumer de hautes fonctions dans le système, dans l’objectif de lui ôter le statut de prisonnière politique». Ces autres prévenus étaient Saïd Bouteflika, frère et conseiller du président qui s’est retiré en avril, et deux généraux, Toufik et Tartag. Ils ont aussi écopé de 15 ans de prison. Trois autres dignitaires, dont le général Nezzar et son fils, ont été condamnés par contumace à 20 ans de prison.
Ce qui était reproché à Louisa Hanoune, c’est sa participation à une rencontre le 27 mars de cette année avec Saïd Bouteflika, près d’un mois après le début du mouvement contestataire. Lors du procès*, Louisa Hanoune a expliqué pourquoi elle y avait participé: «En acceptant l’invitation de Saïd Bouteflika, mon but était d’accélérer la démission du président (encore en place, ndlr) et la prise en charge des revendications populaires. Je voulais contribuer à trouver une sortie positive pour éviter à mon pays la situation actuelle. Est-ce que cet effort que j’ai consenti est puni par la loi? Je n’ai jamais fait partie d’un pouvoir ou d’un gouvernement. Mon militantisme et celui de mon parti sont connus.» La dirigeante politique, qui se bat depuis plus de 40 ans contre le système et pour la démocratie, a encore précisé: «Ma seule proposition était la démission du président et la nature des décisions politiques à prendre, à savoir le départ du gouvernement, la dissolution des deux Chambres, avant de donner la parole au peuple à travers une Assemblée constituante.»
Louisa Hanoune a également dénoncé les propos du représentant du Parquet portant atteinte à sa personne et à sa réputation «en tant que femme». Et a conclu: «Ma place est dans la rue avec la révolution. Je suis innocente. Il n’y a aucune preuve matérielle qui prouve l’existence d’un quelconque complot contre l’institution militaire. Bien au contraire, la question concerne l’activité politique légitime.»
*elwatan.com: «Ses avocats révèlent: ce qu’a dit Louisa Hanoune au juge.», 2 octobre 2019.
La campagne internationale pour la libération de Louisa Hanoune et de tous les emprisonnés politiques en Algérie se poursuit. Elle est menée actuellement dans 93 pays.
Pour informations: almadoanor [at] bluewin.ch (almadoanor[at]bluewin[dot]ch) ou eit-alger2017.org