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Dans la rue, pour un nouveau départ social!

Manifestation du 1er Mai à Lausanne.
© Olivier Vogelsang

Des milliers de personnes ont manifesté dans tous les coins du pays, n’hésitant pas à braver la pluie pour réinvestir la rue après des mois de confinement, drapeaux déployés derrière des banderoles revendicatives. Nouveau départ social, convergence des luttes et refus de la hausse de l’âge de la retraite des femmes étaient au nombre des exigences. Tour d’horizon en Suisse romande

Lausanne - Renforcer les solidarités

1er Mai à Lausanne.

 

Samedi, 13h30, dans les locaux d’Unia à Lausanne, les dernières banderoles sont finalisées. Nil et Maria s’apprêtent à manifester pour la première fois un 1er Mai. Nil travaille dans la restauration depuis 18 ans et a été licenciée entre les deux vagues de fermeture liées à la pandémie. Maria, femme de ménage, a donné sa démission il y a quelques mois: «Dans la boîte de nettoyage où je travaillais, c’est de l’esclavage moderne. On nous traite comme des chiens. On a entre 14 et 19 minutes, selon les hôtels, pour faire une chambre. C’est impossible de faire du bon travail en 14 minutes: aspirer, faire le lit, nettoyer la salle de bain, frotter, frotter et encore frotter», explique Maria. «On travaille donc davantage pour éviter les réclamations de l’hôtel et on n’est jamais payé pour ces heures supplémentaires. J’avais un contrat à 60%, mais je faisais du 100%! Avec un salaire horaire de 19,25 francs.»  C’est ce message qu’elle veut faire passer sur la première pancarte de sa vie. «J’ai essayé de motiver mes anciennes collègues à venir manifester, mais beaucoup ont peur de perdre leur travail. Or si on ne bouge pas, ça ne changera jamais!» Elle a toutefois réussi à convaincre son fils de participer. De son côté, Nil est accompagnée de son mari et souhaite rendre visibles ses collègues de la restauration. Sa banderole: «Au menu des salarié.e.s: chômages et licenciements. Qui paie l’addition de l’hôtellerie-restauration?»

Contre la résignation

Sur le coup de 15 heures, entourées de secrétaires syndicaux, les deux travailleuses embarquent dans le métro. Des militantes kurdes sont là, haut-parleurs en main, l’occasion de commencer la manifestation sous terre, en musique et en slogan: «Grève, grève et mobilisation, c’est ça, c’est ça, c’est ça la solution!» En face du CHUV, plusieurs centaines de personnes attendent le départ du cortège. En tête, Mike Nista, jeune retraité, qui préfère ne plus compter le nombre de 1er Mai auquel il a participé. «Cette date est la plus importante de l’année pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs du monde entier. C’est dommage que tant de gens n’aient pas encore compris la puissance de cette journée. Ce qui m’inquiète actuellement, c’est la résignation des salariés.» L’une des luttes phares actuelles pour le militant d’Unia: «Combattre l’élévation de l’âge de la retraite des femmes.» Tenant la même banderole affichant «Pour un nouveau départ social», la déléguée d’Unia Clotilde Pinto qui a rencontré la veille la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga avec le personnel de vente, pointe la pénibilité et la précarité du métier. «Chez Coop on a eu droit à deux primes et à 1% d’augmentation pour les salaires de moins de 4700 francs, mais les cadences épuisantes sont toujours là, tout comme les horaires à rallonge.» L’immense majorité des vendeuses travaillant le samedi, elles sont rares dans le défilé.

La rentabilité avant la santé

Avant le départ du cortège, une soignante prend la parole. Elle rappelle que les 11000 salariés du CHUV ont vécu 12 mois difficiles et dénonce le système: «Nous faisons déjà beaucoup de sacrifices en temps normal, mais nous avons dû nous mobiliser comme jamais. Nous étions déjà épuisés avant cette crise, car depuis des années les hôpitaux fonctionnent comme des entreprises. Or l’accueil des patients ne doit pas être soumis à des critères de rentabilité. On paie le prix de cette pression et la population aussi!»

Sous une pluie tenace, le cortège, rassemblant près de 600 personnes, s’est ensuite déroulé bruyamment jusqu’à la place de la Riponne. Le long du parcours, des représentants de la Grève du climat et de la Grève féministe se sont exprimés, rappelant leurs revendications et les prochaines grandes mobilisations: le 21 mai et le 14 juin. Dans un communiqué, l’Union syndicale vaudoise (USV) a également demandé «un maintien des RHT renforcées, un appui au replacement et des programmes de relance dans les secteurs les plus touchés». Pour l’USV, cette solidarité doit permettre une réorientation écologique de notre économie, garante d’emplois durables. «En plus d’être à la source du problème, en ayant rendu possible l’émergence de la pandémie, le système économique répond de manière totalement inadaptée à la crise sociale, écologique et sanitaire qui en découle», dénonce-t-elle, avant d’appeler à une sécurité financière pour toutes et tous, à la réorientation de l’économie en favorisant «les secteurs respectueux des limites planétaires» et à un renforcement des solidarités pour un nouveau départ social.


L’insertion à tout prix

Travailleuse dans le domaine du nettoyage, Maria est inscrite à l’ORP tout en travaillant à 30% dans le nettoyage de bureaux. Elle rêve de changer de secteur. «L’ORP ne veut même pas m’aider à me former comme auxiliaire de santé», regrette-t-elle. Nil, qui a été responsable de plusieurs restaurants, confie quant à elle: «Depuis l’été passé, l’ORP me demande de trouver un job dans la restauration alors qu’il n’y a pas d’embauche. Et je dois postuler même si le poste est à deux heures de trajet, alors que les horaires dans la restauration sont déjà difficiles! Avec mes 18 ans d’expérience, je n’ai pas non plus envie d’un emploi de «simple» serveuse. C’est comme si on demandait à un médecin de postuler comme infirmier. La restauration est un secteur qui n’est pas considéré à sa juste valeur.» A leur côté, Tamara Knezevic, secrétaire syndicale d’Unia, souligne: «Dans l’hôtellerie-restauration il y a les RHT, et aussi, déjà, beaucoup de licenciements. Certains employés n’ont pas droit au chômage n’ayant pas assez cotisé, d’autres vont à l’ORP où ils sont harcelés pour qu’ils trouvent du travail coûte que coûte, à n’importe quelles conditions. Et comment faire 12 à 14 recherches par mois quand tout est fermé ou au ralenti?»

Textes Aline Andrey
Photo Olivier Vogelsang

Fribourg - AVS21 s’est attiré les foudres des manifestants

1er Mai à Fribourg.

 

«Le projet AVS21 est une infamie alors qu’il n’y a toujours pas d’égalité dans le monde du travail!» La voix féminine transmise par mégaphone en tête du cortège fribourgeois ne tarit pas de piques à l’égard de la nouvelle réforme des retraites. En écho, les slogans des femmes ouvrant la manifestation: «65 ans, c’est toujours non!», «Y en a assez, assez, des inégalités; ensemble, ensemble, il faut lutter!», «Egalité, Egalité!», «Nous sommes rouges de colère contre les voleurs de nos retraites!» A Fribourg, le 1er Mai avait été placé sous le thème de la solidarité entre les générations et du renforcement de l’AVS. Des revendications qui n’étaient pas l’apanage des féministes présentes. Comme en témoigne Daniel Dos Santos, jeune papa et secrétaire syndical d’Unia: «J’ai travaillé 15 ans comme plâtrier-peintre. Quand je parlais à mes collègues des retraites, les plus jeunes me disaient que ça ne les regardait pas. Mon papa, qui m’emmenait au 1er Mai quand j’étais enfant, vient de repartir au Portugal avec sa retraite anticipée. Pour moi, la solidarité entre les générations a tout son sens. C’est aussi pour ça que je suis venu manifester avec mon fils.» Dans le cortège, rattrapé par la pluie, d’autres slogans fusaient. Ceux des nombreux jeunes de la Grève du climat et de la Grève pour l’avenir: «On est plus chauds, plus chauds que le climat!», «Ce n’est pas le climat qu’il faut changer, c’est le système!» Les quelque 200 participants se sont ensuite rassemblés sur la place Python où, Covid oblige, l’absence de stands de boissons et de nourriture a abrégé la fête.

Les plus courageux, trempés, ont écouté les orateurs du jour. Alizée Rey, présidente du PS cantonal, a fustigé le projet du Conseil fédéral sur l’AVS: «Quand j’entends qu’il veut augmenter l’âge de la retraite, je vois rouge: 65 ans c’est toujours trop! Il faut une révision juste, pour que les gens disposent d’une retraite digne.» Et pour cela, a-t-elle défendu, il faut aussi une revalorisation des bas salaires et une véritable égalité. Conseillère nationale d’Ensemble à Gauche, Stéfanie Prezioso a également appelé à rejeter AVS21, «un projet fondamentalement antisocial», introduisant de plus une flexibilisation de l’âge de la retraite qui affectera les personnes à bas salaires, soit les femmes et les travailleurs les plus précaires. L’élue genevoise a préconisé d’intégrer le 2e pilier à l’AVS: «Nous avons un projet permettant de toucher 75% du dernier salaire. C’est possible!»

Côté syndical, Armand Jaquier d’Unia s’est exprimé pour une AVS plus forte et contre l’illusion qu’une hausse de l’âge de la retraite résoudra les problèmes: «Aujourd’hui, des gens perdent leur travail à 55 ou 58 ans et n’ont d’autre choix, après le chômage, que de faire appel à l’aide sociale.» Il a également dressé l’acte d’accusation contre les profiteurs de la crise du coronavirus, ces entreprises qui touchent des soutiens de l’Etat ou des cadeaux fiscaux et qui licencient. «Quand Erie-Electroverre décide de fermer, c’est le propriétaire qui fait le choix de ne pas investir. Ce n’est pas la faute du virus», a-t-il lancé. Et de rappeler que «durant la pandémie, ce sont les plus faibles, les femmes avec des petits revenus, sans CCT, qui ont fait la force de notre société». Or pendant cette période, les plus fortunés ont profité des aides, et des salariés sont contraints de s’endetter. «On arrive à une forme de pillage sur le dos des plus faibles!» a-t-il dénoncé. «Nous sommes à une phase charnière, on doit regarder vers le futur, il y a une lueur d’espoir», a-t-il ajouté invitant les salariés à affronter la peur de perdre leur travail en revendiquant des emplois de qualité et respectueux du monde qui nous entoure. Une problématique abordée par Maxence Kolly de la Grève du climat. Dénonçant la «situation écologique dramatique» et le capitalisme «prêt à sacrifier les salariés et l’ensemble du vivant pour satisfaire son appétit», il a plaidé pour l’investissement de 500 millions pour des emplois verts et durables. Avant de conclure: «La transition écologique sera sociale ou ne sera pas!»

Texte et photo Sylviane Herranz

1er Mai interjurassien - Retour dans la rue

1er Mai à Delémont.

 

Pluie discontinue, restrictions sanitaires: comme ailleurs, tout était réuni pour ternir la fête du 1er Mai interjurassien. Et pourtant, en dépit de ces aléas, plus de 200 personnes ont bravé les éléments pour manifester devant la gare de Delémont. «Nous voulons un redémarrage de l'économie qui parte sur de nouvelles bases car le système actuel a montré ses limites durant la pandémie» a martelé le président d'organisation, Thomas Sauvain, lequel a plaidé l'urgence d'une redistribution des revenus. Cette édition 2021 était marquée par une forte présence des femmes venues dénoncer la persistance scandaleuse des inégalités salariales entre hommes et femmes, au mépris de toutes les garanties légales et constitutionnelles. Elles ont appelé à voter en faveur de l'initiative cantonale jurassienne pour la concrétisation de l'égalité salariale, le 13 juin prochain. Et à manifester, le lendemain, pour une réforme des rentes qui ne se fasse par sur le dos des femmes, déjà lourdement prétéritées par le système actuel.

Texte et photo Pierre Noverraz

Neuchâtel - Sous le signe de la convergence des luttes

1er Mai à Neuchâtel.

 

Cortège clairsemé mais déterminé dans les rues de Neuchâtel. Partis de la gare, les participants ont défilé sous les bannières sociales, féministes et écologiques. «A partir de 15h19, je bosse gratos» pouvait-on lire sur une pancarte en référence aux inégalités salariales entre les hommes et les femmes. «Non à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes» ont aussi scandé les manifestants. Une revendication jugée prioritaire par Fatima, une serveuse de 50 ans. «La question des retraites est capitale», insiste-t-elle, précisant avoir grandi dans une famille révolutionnaire. «Je ne manque jamais la fête du travail. Le 1er Mai est aussi important que Noël pour moi.» A ses côtés, Sylvie, 53 ans, brandit un écriteau marqué d’un «La précarité n’est pas un métier». La quinquagénaire sait de quoi elle parle. Elle a récemment perdu son travail d’aide-cuisinière dans une association caritative, après 13 ans de service. «Le motif invoqué? Soi-disant le Covid, mais je ne vois pas le rapport. Ils ont aussi prétendu que je travaillais mal. Il leur aura fallu toutes ces années pour s’en rendre compte? Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Je suis en colère, découragée et inquiète. Les employeurs n’ont pas de cœur. Retrouver un job à mon âge est quasi mission impossible.» La question du filet social occupe, elle aussi, la tête de liste des exigences d’Antoine. Ce jeune député socialiste s’inquiète des effets du Covid sur les plus vulnérables. Il est venu pour défendre ses valeurs et réclamer une meilleure reconnaissance des métiers essentiels. Plusieurs prises de parole ont par ailleurs ponctué le cortège neuchâtelois.

Devant l’hôtel de ville, la comédienne et mezzo-soprano Teresa Larraga a notamment évoqué la difficile situation des acteurs de la culture avant d’entonner le traditionnel chant révolutionnaire, Bella Ciao. Moment d’émotion qui a précédé les discours de deux représentantes de Droit de rester. Et les militantes de fustiger le capitalisme qualifié de responsable de tous les maux comme la criminalisation des exilés et les discriminations institutionnelles à leur égard. «La Suisse ne protège plus les réfugiés... Unissons-nous tous, requérants d’asile, caissières, activistes climatiques...» La variété des combats à mener a également servi de fil rouge au discours de Christian Weber, président d’Unia Neuchâtel. «Le thème de ce 1er Mai est la convergence des luttes, mais il n’y en a qu’une seule: celle que nous devons mener contre cette idéologie qui veut nous enfoncer dans la tête que la croissance continue est vitale et que le marché a toujours raison... Un système qui réclame toujours plus de tout n’a aucun avenir. Une nouvelle fois, l’Etat, cette bête noire des libéraux, est convoqué pour venir en aide au capitalisme à l’agonie. On injecte dans l’économie des sommes qui défient le sens commun et le résultat est d’enrichir ceux qui le sont déjà.» Le syndicaliste a insisté sur la violence de ce système, envers les femmes, les migrants, l’environnement, les travailleurs qu’on remplace par des machines, qu’on exploite ici et ailleurs, etc. «Mais nous n’avons pas peur... Notre adversaire à tous, c’est cette pensée unique qui prétend qu’il n’y a pas d’alternatives au libéralisme et que nous disparaîtrions avec lui s’il venait à disparaître. Ce n’est pas notre intention. Un vaste champ de luttes communes s’ouvre à nous... Nous serons le changement», a conclu Christian Weber en appelant au partage, à l’unité et à la solidarité avant de céder la parole à une activiste de la Grève du climat. L’occasion pour la jeune femme d’inviter chacun à participer à la Grève générale pour l’avenir. «Engageons-nous pour l’égalité des genres, la politique migratoire, la transition écologique, la diminution du temps de travail... Le pouvoir doit nous revenir. Tous ensemble le 21 mai prochain!»

Texte Sonya Mermoud
Photo Thierry Porchet

Genève - Justice sociale, féministe et climatique

1er Mai à Genève.

 

A Genève, le 1er Mai a débuté dans la matinée par le traditionnel rassemblement à la Pierre de Plainpalais où il a été rendu hommage aux treize manifestants abattus par l’armée le 9 novembre 1932. Le cortège s’est élancé en début d’après-midi de la place Girardin en direction du pont du Mont-Blanc. Deux à trois mille personnes ont défilé derrière la banderole de tête de la gauche et des syndicats: «Solidaires pour une justice sociale, féministe et climatique». Cantonnées depuis des mois à des rassemblements statiques par le Département de la sécurité, les organisations progressistes ont enfin pu exprimer dans les rues leurs revendications. Le début de la manifestation était coloré de violet par les militantes féministes, qui ont distribué un tract dénonçant le projet AVS21 et le relèvement de la retraite des femmes à 65 ans. Les tambours du groupe Obaya Batucada ont donné le rythme de la marche. Plus loin, se détachait le tronçon d’Unia Genève tiré par une bannière «Travailleuses et travailleurs pour la justice sociale et climatique». Le syndicat prépare activement la Grève pour l’avenir du 21 mai entraîné par un groupe de travail ad hoc formé de militants et de secrétaires syndicaux. Les détachements d’Unia et du syndicat Sit étaient étoffés de travailleurs du bâtiment, dont les maçons de la société Guimet qui luttent pour obtenir le droit à la retraite anticipée dont ils ont été privés. Les rangs d’Unia étaient les plus fournis après le «Bloc révolutionnaire» formé de plus de 300 jeunes fermant la marche. Vêtus de noir, ces derniers ont égayé les Rues-Basses de fumigènes, tandis qu’une enceinte posée sur un tracteur crachait des décibels. Arrivée sur la plaine de Plainpalais, la manifestation s’est fractionnée et les organisateurs se sont retrouvés quelque peu isolés à un bout. Les discours de fin n’étaient guère audibles. Avec l’initiative cantonale «1000 emplois» à l’appui, qui propose la création d’emplois verts et le partage du temps de travail, la gauche et les syndicats défendent une sortie de crise solidaire. Le lancement prochain d’un référendum contre la révision de la loi sur les horaires des magasins, votée vendredi par la majorité de droite du Grand Conseil et qui prévoit trois ouvertures dominicales par année et surtout des fermetures repoussées de 18h à 19h le samedi, a été annoncé, nous y reviendrons. Lydia Schneider Hausser a évoqué le cas des salariés de Swissport à Cointrin, victimes de baisses de salaire de l’ordre de 500 à 1200 francs, et le sort des 450 employés d’UPC menacés de licenciement. «L’Etat doit poser des limites aux bénéfices à outrance réalisés sur le dos de celles et de ceux qui produisent des richesses», a plaidé la coprésidente du Parti socialiste genevois en appelant les travailleurs à se regrouper afin de défendre leurs conditions de travail. «Climat et social sont en crise, une crise provoquée par un même système: le système capitaliste», a lancé, de son côté, Myriam Grosse, de la Grève pour l’avenir, en donnant rendez-vous le 21 mai à 16h pour un rassemblement sur la Plaine. Davide De Filippo et Joël Varone, respectivement président et secrétaire de la Communauté genevoise d’action syndicale, ont expliqué que ce 1er Mai n’était qu’une étape avant le 21 mai et une autre journée d’action, le 14 juin, cette fois féministe. Une étape qui a remporté un succès sur le plan de la participation compte tenu des circonstances sanitaires et météo. Les militants, dont beaucoup n’avaient pas manifesté depuis deux ans, ont eu le plaisir de s’y retrouver, même s’il était parfois difficile de se reconnaître derrière les masques et capuches.

Texte Jérôme Béguin
Photo Olivier Vogelsang

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