«C’est pas le froid qui tue, c’est la rue»
L’action du collectif bas-seuil SSP à la place de la Palud à Lausanne.
Les structures d’hébergement sont saturées à Lausanne, les intervenants sociaux et les professionnels de la santé l’ont fait savoir avec une action face l’Hôtel-de-Ville.
Le temps d’une soirée, le 2 décembre, la place de la Palud s’est muée en un salon chaleureux et solidaire. Tapis, canapé, brasero, thé et repas ont donné un souffle d’espoir aux sans-abris. Des sacs de couchage et des couvertures ont été mis à disposition. Le nouveau collectif syndical bas-seuil SSP réunissant de nombreux intervenants sociaux et professionnels de la santé, a ainsi répété au conseil communal, au même moment en séance dans l’Hôtel-de-Ville, l’urgence de la situation. Les structures d’hébergement débordent. Des dizaines de personnes dorment dans la rue chaque nuit.
«C’est pas le froid qui tue, c’est la rue», scande les manifestants un instant en rythme avec les tambours de militantes. Pour le reste, l’ambiance est calme et le silence étonnant lors des discours. Les banderoles ont l’art de résumer la situation: «Pour une aide à la survie digne et inconditionnelle», «L’austérité tue, bas-seuil en grève» ou encore «Luttons contre la pauvreté, pas contre les pauvres».
Dans un Appel pour un accueil inconditionnel, le collectif s’insurge contre la politique répressive de la Ville soutenue par le Canton, et conclue: «La répression n’a jamais résolu la pauvreté. L’exclusion n’a jamais soigné une addiction. La stigmatisation n’a jamais rendu une ville plus sûre. Nous demandons l’arrêt immédiat de cette politique punitive, l’ouverture d’un dialogue réel et la construction de solutions durables fondées sur la connaissance, l’expérience et la solidarité.»