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Bloc impératif contre une égalité en recul!

C’est une histoire sans fin. Un disque rayé où les personnes lésées semblent irrémédiablement le rester. Le 14 juin, plusieurs actions et manifestations rappelleront encore et encore l’injuste condition des travailleuses toujours largement discriminées sur le front des salaires. Avec, en moyenne, une rémunération de 1364 francs de moins par mois que les hommes. Un constat révélateur de l’échec des analyses salariales internes dans les entreprises censées faire reculer les différences de traitement en la matière, comme l’a montré un récent bilan fédéral intermédiaire. Les sociétés concernées n’ont pas joué le jeu ou seulement de manière lacunaire. Rien de surprenant en l’absence de contrôles et de sanctions. Qui s’inquiéterait d’un tigre de papier? La faiblesse de l’option privilégiée par le gouvernement n’a eu, à ce stade, qu’un effet: permettre à une frange d’employeurs peu scrupuleux de continuer à économiser sur le dos du personnel féminin. Cette situation souligne l’inefficacité de la Loi sur l’égalité, violée en toute impunité. Et là n’est pas le seul scandale. 

Il y a aussi celui de la persistance des bas salaires le plus souvent la norme dans les professions historiquement occupées par des femmes. Une constante qui trahit une discrimination structurelle. Dans les domaines des soins, du nettoyage, de blanchisserie, etc., une majorité de salariées trime pour des clopinettes. Plus de la moitié d’entre elles gagnent moins de 4200 francs par mois. Même celles titulaires d’un CFC ne disposent pas de l’assurance d’atteindre les 5000 francs mensuels. Quatre travailleuses qualifiées sur dix se trouvent en dessous de ce seuil. Sans oublier un 13e salaire la plupart du temps inexistant.

Pas d’améliorations non plus dans le domaine de l’accueil extrafamilial. Les mères peinent à trouver des places en crèche à des prix abordables. Nombre d’entre elles doivent renoncer à renouer avec leur travail pour garder leurs enfants. Quant au contre-projet à l’initiative sur les crèches du PS discuté au Parlement, il ne suffira clairement pas. La Suisse investit seulement 0,3 % de son PIB par an pour l’accueil et l’éducation des petits de 3 à 5 ans. Deux fois moins en moyenne que les autres pays de l’OCDE!

La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale se heurte elle encore et toujours à une répartition largement inégale des tâches, les femmes continuant à en assumer l’essentiel. Une situation qui se paie aussi cash à l’heure de la retraite, avec le risque de rentes misérables. Pas de progrès non plus en matière de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Selon l’étude du Bureau de l’égalité publiée l’an dernier, une femme sur deux en a déjà été victime. Seule une politique de prévention et de tolérance zéro pourrait changer la donne. A des années-lumière de l’immobilisme ambiant.

De manière générale, le climat à l’égard des femmes régresse, l’équité des chances recule. Avec une montée inquiétante des masculinismes. Avec la répression et l’interdiction, sous la férule de Trump, de programmes de diversité, d’égalité et d’inclusion se répercutant dans plusieurs entreprises internationales comme Novartis, Roche ou encore UBS. Avec le mépris d’une moitié de la classe laborieuse sous-payée en raison de son sexe. Autant d’injustices qui devraient mobiliser ce 14 juin face à l’impérative nécessité de ne rien céder à la lassitude, en dépit de la récurrence crasse des discriminations. 

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