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Barrage au plastique

Adieu cotons-tiges, touillettes à café, gobelets, couverts et pailles en plastique dans l’Union européenne. Exit ces objets à usage unique composant pas moins de 70% des déchets polluant océans et plages! A la veille de Noël, Bruxelles a décidé d’interdire, à l’horizon 2021, ces articles inutiles et parfaitement substituables. Une mesure qui devra encore être approuvée officiellement par différentes instances de l’UE. L’espoir tangible d’une once de baume sur une planète malade, asphyxiant sous les excès et le mépris de ses locataires. Et un lot de consolation après le sommet de la COP24 de Katowice en Pologne qui s’est soldé, quelques jours avant la décision européenne, par l’adoption de règles pour le moins frileuses. Dispositions à des années carbone des recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat malgré l’urgence de la situation... Mais les scientifiques ont l’habitude de crier dans le désert. L’objectif de limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique n’aura de réalité que sur le papier. Avec des Etats, plus que pusillanimes, totalement irresponsables. Après nous le déluge...

Mais restons positifs en ce début d’année. La limitation du plastique annoncée ouvre une brèche bienvenue sur l’impact catastrophique de ce matériau sur notre environnement. Un matériau dont on use et abuse dans une proportion vertigineuse – plus de 320 millions de tonnes produits annuellement. A titre d’exemple, rapporte l’Onu, chaque année, 5000 milliards de sacs en plastique sont utilisés dans le monde – quasi 10 millions par minute. Attachés ensemble, ils pourraient entourer la planète sept fois toutes les heures! Seule une infime proportion est recyclée. Toujours selon cette même source, si nous poursuivons sur notre lancée destructrice actuelle, les océans du monde compteront, d’ici à 2050, plus de plastique que de poissons! Autant dire qu’on pêchera ou presque dans une décharge alors que les microparticules de ce poison pour la nature se retrouvent déjà aujourd’hui dans la chaîne alimentaire. Via les sols et les eaux.

En Suisse, le dossier «plastique» a également fait l’objet de plusieurs interventions parlementaires. Le 11 décembre dernier encore, le National a adopté une motion exigeant une réduction significative des conditionnements et des produits ne servant qu’une fois. Mais pas de dispositions aussi drastiques que celles envisagées par l’UE. Le Conseil fédéral a jusqu’à ce jour préféré se positionner en faveur de mesures librement consenties. Toujours cette politique des petits pas visant à ménager la sacro-sainte liberté économique et le bon vouloir de distributeurs qui jurent de faire des efforts tout en continuant à empaqueter sans réserve... Toujours cette version de ce «hâte-toi lentement» sans lendemain. Alors même que l’idée d’abandonner la culture du tout-jetable n’est plus aujourd’hui une option mais une impérative nécessité. La Suisse serait aujourd’hui bien inspirée de s’aligner sur Bruxelles. A coup sûr, les consommateurs helvétiques soucieux de la planète – et ils sont nombreux – seront emballés...